La Présidente de la Commission nationale des droits de l'homme du Sénégal était à Mbour pour une mission de monitoring sur les drames causés par l'émigration irréguliére.
Amsatou Sow Sidibé condamne ce fléau qui cause beaucoup de drame dans la société.
"Il faut se battre, il faut de la patience. Il y a toutes sortes de voies et moyens qui peuvent nous permettre de nous en sortir dans notre pays. On dit que notre pays est pauvre, il y a des difficultés. Mais le pays n'est pas pauvre, nous avons la terre, le soleil, la mer, du gaz et du pétrole. Pourquoi nous ne pouvons pas nous en sortir en travaillant dans le pays ? Et, en refusant le mimétisme : c'est-à-dire croire qu'ailleurs c'est meilleur qu'ici. Ce n'est pas meilleur ! Parce que quand ces jeunes partent, ce qu'ils refusent de faire ici, ils le font là-bas. Ils ne font que nettoyer les toillettes, aller cueillir des fruits 24h sur 24, sans aucun respect, sans la présence de la famille. Eh bien, s'ils comprenaient ce qu'ils risquent de vivre, ils resteraient ici pour exploiter les richesses que nous avons en commun", dit-elle.
En collaboration avec le Haut Commissariat des Nations-Unies aux droits de l'homme, la Commission va procéder à un monitoring sur l'émigration clandestine.
"Il s'agit de nous énquérir de la situation, de demander le maximum d'informations pour faire des recommandations. Nous avons rendu visite à la gendarmerie, aux autorités administratives telles que les délégués de quartiers de Thiocé et de Téfess. Nous avons l'intention de rencontrer le préfet ou son adjoint. Les autorités réligieuses et coutumiéres et les familles, sans compter les rescapés. C'est pour documenter ce qui c'est passé et voir comment aider l'État à résoudre ce problème de la migration clandestine, qui est un fléau" a expliqué Amsatou Sow Sidibé.
Des associations de femmes, culturelles, sportives, de jeunes, les scouts ont été consultés pendant les deux jours de la mission à Mbour de la Commission.
"Tout le monde dit qu'il faut que ça cesse. Tout le monde est prêt à mettre en œuvre toute sa volonté pour que ce fléau disparaisse C'est inadmissible. Nous ne pouvons pas avec la migration clandestine revivre ce que nos grand-parents avaient vécu au temps de l'esclavage. C'est l'impression que ça donne. Les jeunes à la force de l'áge qui disparaissent dans la mer, qui quittent le pays. Je croyais que c'était un temps trés ancien et qu'on ne le revivrait plus. Malheureusement on le revit encore. Et, il y a des risques que ça ne prenne pas pas fin si des mesures hardies ne sont pas prises dans l'immédiat", constate avec amertume Mme Sidibé.
Elle invite à plus de sensibilisation, surtout dans un contexte où "le monde ne s'est pas fait en un jour". Elle invite aussi l'Etat à renforcer les capacités des jeunes et à leur offrir des projets et des moyens de prise en charge desdits projets.
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