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Fonds de campagne, élections et Transparence : Pouvoir et opposition au banc des accusés

Auteur: seneweb News

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Habituellement, les partis au pouvoir sont réputés être liquides. Très liquide même. Leurs lieutenants sont aussi réputés sillonner les grandes villes et la campagne portant des mallettes d’argent. Cette pratique que la morale réprouve, décriée sous Wade et destinée à acheter des consciences comme c’est souvent le cas en période électorale, mérite qu’on s’y attarde un peu.

Au Sénégal, l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall, au début, sonnait comme la fin de la récréation pour des pratiques de ce genre, très connues du landerneau politique. Mais il faut constater que ces pratiques résistent au temps : les mallettes d’argent circulent encore, alors que Macky Sall  parle de moins en moins de transparence dans la gestion des affaires de l’État.

Mais le mal est beaucoup plus profond et les gouvernants doivent aller loin s’ils sont déterminés à mettre un terme à la corruption, à la concussion et à l’achat de conscience en période d’élection. Parmi les réformes proposées, ne figure nulle part l’épineuse question de la « caisse noire » dont dispose le chef de l’État et sur laquelle il ne rend compte à quiconque. Alors, il ne serait pas étonnant que les « fonds politiques » objets d’un tiraillement entre un Président et son homme de confiance, en partie, se retrouvent injecté dans la campagne électorale au profit d’un parti politique, souvent au pouvoir, ce qui constituerait une inégalité dans le traitement des formations politiques.

Il en est de même pour les moyens logistiques de l’État, qui sert aussi les intérêts du parti au pouvoir. En atteste l’intense campagne pour le Oui entamée par la RTS, qui déploie travers le pays, des reporters payés avec l’argent du contribuable, et diffuse chaque soir, des images de mobilisation de proches du président de la République, pour donner l’impression que le Oui a déjà triomphé et qu’il n’y aurait pas d’opposants pour défendre le Non. 

La nomination d’un directeur général de la chaîne publique, membre du parti présidentiel, dénote d’un conflit d’intérêt manifeste, un parti-pris qui ne grandit pas la neutralité entre les candidats aux élections.

Mais on peut se demander jusqu’où les tenants du pouvoir sont prêts à aller, pour s’appliquer eux-mêmes cette transparence sur les fonds de campagne. 

S’il est plus facile d’indexer le pouvoir, l’opposition, elle aussi, dispose de moyens de financements dont la provenance n’est pas établie. Le train de vie de ses figures les plus emblématiques inquiète et devrait intéresser l’Ofnac, la cour de répression de l’enrichissement illicite qui gagnerait à porter un regard critique sur ces fonds que d’aucuns estiment douteux, mais souvent objets de mutisme chez les tenants du pouvoir comme ceux de l’opposition.

Auteur: seneweb News
Publié le: Lundi 07 Mars 2016

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