Hydrocarbures au prix unique : la justice sociale hors champ de la pompe
Derrière l’apparente stabilité des prix des hydrocarbures se dissimule un angle mort rarement interrogé mais profondément structurant, celui de l’uniformité tarifaire. Qu’il s’agisse de Dakar ou d’un village enclavé du Fouta, d’un cadre urbain ou d’un petit exploitant agricole, le litre de carburant est facturé au même prix, comme si la dépense représentait partout la même charge, le même effort, le même renoncement.
Or cette homogénéité masque une inégalité criante. Dans les zones rurales où les revenus sont plus faibles et les déplacements plus longs, le poids du carburant dans le budget des ménages est disproportionné. Dans certains territoires, remplir le réservoir relève presque du luxe. A contrario, dans les centres urbains, les ménages plus aisés bénéficient de cette uniformité sans que cela reflète leur capacité contributive réelle. En voulant garantir une égalité de façade, la tarification actuelle entretient une profonde injustice d’usage.
À l’heure où le pays repense sa structure tarifaire des hydrocarbures, la question d’un système différencié selon les catégories socio-économiques ou les zones géographiques mériterait d’être posée. Une modulation progressive, des mécanismes de compensation ou des subventions ciblées pourraient rétablir un minimum d’équité. Car le carburant, plus qu’un bien de consommation, est un outil de mobilité, d’accès à l’éducation, à la santé, aux marchés. Son prix n’est jamais neutre.
Refuser de penser une tarification plus juste revient à figer l’inégalité dans les tuyaux de distribution. Si la transition énergétique doit être inclusive, elle ne peut se contenter de stabilité macroéconomique. Elle doit intégrer la réalité quotidienne de ceux pour qui chaque litre pèse, non pas sur la jauge, mais sur la vie.
Commentaires (6)
Attention au risque de transfert de carburant d’une zone à une autre. C’est un problème de sécurité publique qui risque de se poser. L’état a bien fait d’harmoniser les prix sur l’ensemble du territoire avec le système de péréquation sur le transporteur
Cette question est mal posée.
Bien sûr que les gens iront s’approvisionner là où c’est moins cher. On verra toutes sortes de trafics et de transport illégal de carburant. Le senegal wue je connais n’est pas prêt pour cela.
Je pense qu’il devrait poser le problème de la différence entre le prix de l’essence et ou du gasoil. Dans certains pays de la sous région, les deux liquides coûtent un même prix, dans d’autres la difference est très faible entre 10 et 50 francs.
Pourquoi au Senegal nous avons une telle différence.
La péréquation des prix du carburant est la porte ouverte aux trafiquants et aux risque de stockage de fûts d’essence dans des zones résidentielles. Le coût du transport n’ayant pas été répercuté, c’est déjà une subvention en soi. D’autres mesures fiscales peuvent être imaginées pour ces zones éloignées de la capitale.
Ce n est pas seulement le carburant, cest quasi general. Comment identifier un nanti et un moins nanti?
Ya pas de station pour riches ou station pour moins riches. Ya pas de supermaches pour riches et pour les autres. Il y a juste in choix pour les plus aises.
Il arrive meme que les plus riches oaient moins d imoot. Alors cette equation est a Millie inconnues.
Cest une avenue pour le traffic.
Participer à la Discussion