Moustapha Niasse est le président de l’Assemblée nationale. Une étape franchie, reste une autre plus cruciale pour le leader de l’Alliance des forces de progrès (Afp). Il va présider les débats pendant un an et puis s’en ira. A moins que les députés lui renouvellent leur «confiance». Mais surtout que le Président Macky Sall lui-même le propose encore.

Les critiques qui ont émaillé le choix du patron de Benno siggil senegaal laisseront sans doute des séquelles au sein de la majorité. Le plébiscite de Niasse, lundi, avec 126 voix sur 150 n’est pas étrangère à l’émotion du successeur de Mamadou Seck. Une victoire pour celui qui était promis à une humiliation de ses propres alliés de la formation présidentielle notamment, qui voudraient plutôt «quelqu’un issu des rangs de l’Apr», selon la formule des cardes de ce parti. Moustapha Cissé lô lui a laissé le chemin libre et les tractations matinales et nocturnes de la majorité ont étouffé les rebellions dans le vote secret. Le partage du pouvoir a réussi pour le moment. Mais Macky Sall va-t-il ramener le mandat de 5 ans écourté par une «loi Sada Ndia­ye» qui reste un couteau à la gorge de Moustapha Niasse. C’est la plus importante mesure attendue du président de la Répu­blique et de sa majorité. Important pour Macky Sall qui doit convaincre de sa logique de redorer le blason des institutions. Une promesse des Assises nationales et du candidat de la coalition Macky2012. Mais également de Benno bokk yaakaar dans son premier discours du 2e tour de la Présidentielle. C’est le sens d’ail­leurs de son engagement à ramener le mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Un bon indicateur de ce que sera son mandat, comme le disait le professeur Souleymane Bachir Diagne, à l’émission Point de vue de la Rts.

C’est aussi important pour Niasse, de s’asseoir sur le Perchoir de l’As­sem­blée nationale parce qu’il y va de sa carrière politique. Il voudrait bien être rassuré que ce choix n’est pas que conjoncturel et circonstanciel. Mais surtout une résultante de la dy­namique unitaire qui a bouté Wa­de et son régime hors du pouvoir et qui leur a permis d’arriver au pouvoir et de bénéficier de la confiance des Séné­galais, avec une cerise nommée majorité sur le gâteau du 25 mars 2012. Des 5 ans de la présidence de l’Assemblée nationale dépend la survie des relations entre Macky et Niasse.