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Dr Kanta Ka, oncologue-radiothérapeute : «Le cancer n’est pas une fatalité, mais… »

Auteur: Awa FAYE

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Dr Kanta Ka, oncologue-radiothérapeute : «Le cancer n’est pas une fatalité, mais… »

L’oncologue-radiothérapeute, Dr Kanta Ka, balaie toute idée de résignation : « Le cancer n’est pas une fatalité ». Selon lui, la guérison est possible si les structures, le personnel et les infrastructures sont disponibles. « On peut guérir du cancer grâce à un dépistage précoce, si toutes les conditions sont réunies. Pour déconstruire cette ‘’fatalité’’, il faut intensifier la communication, mener des campagnes de sensibilisation. Il est aussi crucial que les malades aient accès au traitement et que leurs guérisons soient visibles. La preuve par les résultats est un puissant moyen de communication », a-t-il affirmé, mardi 26 août, lors de l’atelier sur les cancers féminins organisé à Dakar, à la salle de conférence du Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (CIGASS) de l’Université Cheikh Anta Diop. Une rencontre tenue à l’initiative de l’Association des journalistes en santé population et développement (AJSPD), à travers le projet Santé en lumière, en partenariat avec la Fondation Bill et Melinda Gates, pour outiller les reporters afin qu’ils deviennent des relais efficaces de sensibilisation et de plaidoyer.

Les chiffres sur les cancers féminins au Sénégal

Au Sénégal, les cancers féminins constituent une préoccupation majeure de santé publique. «Le cancer du sein est le plus fréquent, avec environ 1 838 nouveaux cas par an, suivi du cancer du col de l’utérus avec plus de 1 400 cas. Le cancer de l’ovaire reste, lui, beaucoup plus rare. Une étude de 2008 faisait état de 6,9 % des cancers gynécologiques et mammaires, tandis qu’une étude menée à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff en 2025 rapportait une proportion de 14,78 % », ont indiqué les organisateurs. Entre 2010 et 2016, 3 157 cas avaient été enregistrés, avec un âge moyen de 50 ans (53 % de femmes contre 47 % d’hommes).

Le cancer est une maladie coûteuse partout dans le monde, et le Sénégal n’y échappe pas. Le diagnostic et le traitement nécessitent des moyens importants. Des efforts ont cependant été faits pour réduire ce poids, notamment la gratuité de certains produits de chimiothérapie. « La radiothérapie, bien que non gratuite, est subventionnée à 150 000 FCFA pour l’ensemble des séances. Mais malgré ces subventions, le traitement reste onéreux pour une grande partie de la population », a précisé Dr Ka.

Le défi de la décentralisation de la prise en charge

Parmi les défis, l’oncologue souligne la nécessité de disposer de ressources humaines qualifiées et d’infrastructures adaptées au diagnostic. « Il faut davantage de laboratoires, car le diagnostic est souvent négligé au profit du traitement. Le dépistage précoce est essentiel pour réduire la mortalité, tout comme l’accès aux outils modernes et aux thérapies innovantes », dit-il.

Dr Ka plaide aussi pour une décentralisation de la prise en charge : « Les soins ne doivent pas être concentrés uniquement à Dakar, Thiès ou Touba, mais accessibles dans toutes les régions. Cela inclut l’imagerie pour le bilan d’extension et d’autres outils diagnostiques. »

Plus de 30 millions de cas dans le monde d’ici 2040

Rappelant les tendances mondiales, il a indiqué que d’ici 2040, le monde comptera plus de 30 millions de nouveaux cas de cancer, dont 16 millions chaque année déjà notés. Les pays à revenu faible et intermédiaire concentrent 70 % de cette mortalité. Chez les femmes, les cancers du sein et du col de l’utérus demeurent parmi les plus fréquents et les plus meurtriers. « On compte 20 millions de nouveaux cas de cancer par an. Le plus fréquent est celui du poumon (première cause de décès avec 18,7 %), suivi du sein (11,6 %, soit 665 000 décès) et du col de l’utérus (660 000 cas et 348 000 décès, soit 3,6 %) », a-t-il précisé.

En Afrique, 1,1 million de nouveaux cas sont enregistrés chaque année. Le cancer du sein représente 17 % des cas féminins, suivi du col de l’utérus (11 %). Ces deux cancers figurent aussi parmi les principales causes de décès.

Auteur: Awa FAYE

Commentaires (1)

  • image
    Temps court il y a 9 heures

    Le cancer fait des ravages dans ce pays les malades se retrouvent dans des situations terribles les analyses coûtent cher , les patients sont livrés à eux même on leur dit pas la vérité tu te retrouves a dépenser tout ton argent entre les ordonnances les radiothérapie, les chimio pour au final mourrir c'est terrible et ce kanta ka sait ce que les patients cancéreux vivent mais il ne dit rien c'est terrible

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