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Usine de dessalement de la Grande Côte : Cheikh Tidiane Dieye donne les détails du nouveau contrat

Auteur: Moustapha Toumbou

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Ce jeudi 17 juillet, au Palais de la République, sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye, le gouvernement a procédé à la signature d’un contrat renégocié avec la société saoudienne ACWA Power pour la construction et l’exploitation d’une usine de dessalement d’eau de mer à la Grande Côte, près du Lac Rose. Une entente que le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dieye, a qualifié d’« historique » lors d’un entretien réalisé au journal télévisé de la RTS1.La relance du projet, initialement signé en mars 2024, s’inscrit en droite ligne dans une logique de rupture et de réajustement promue par les nouvelles autorités au lendemain de leur prise de fonction. « Après l’installation des nouvelles autorités, Monsieur le Président de la République et le Premier ministre qui avaient promis au peuple sénégalais que tous les contrats qui n'étaient pas conformes à nos lois et règlements, mais qui ne reflétaient pas les intérêts économiques actuels et futurs du Sénégal seraient renégociés, nous ont donné des instructions pour renégocier tous les contrats qui ne reflétaient pas les intérêts économiques actuels et futurs du Sénégal », a rappelé le ministre en ouverture de son entretien.Sur le plan juridique, le nouveau contrat se distingue par sa conformité aux normes en vigueur. « Le premier contrat n’était pas conforme à la loi et au règlement. Celui-ci a repris la procédure et on a obtenu tous les avis de non-objection. On a levé toutes les réserves de l’UNAPP (l’Unité des partenariats publics privés), des SMP et autres », a précisé Cheikh Tidiane Dieye.Évalué à 459 milliards de francs CFA, le coût du projet n’a pas varié. Toutefois, son mode de financement a radicalement changé. L’usine sera réalisée sous forme de Partenariat Public-Privé (PPP), sans sollicitation directe du budget national. « Il n’y a pas un franc qui sort de la caisse de l’État. C’est un investissement direct étranger, le plus grand de l’Arabie saoudite en Afrique subsaharienne dans ce secteur. Dans le premier contrat de 2024, l'Arabie saoudite a fait l'aqua power. Après avoir dessalé l'eau de mer, nous vendons le mètre cube à 427 francs CFA. Aujourd'hui, avec le contrat renégocié, nous tombons à 389 francs CFA », a précisé le ministre.La renégociation a permis d’obtenir une réduction du coût du mètre cube d’eau dessalée : « Dans le premier contrat de 2024, l'Arabie saoudite a fait l'aqua power. Après avoir dessalé l'eau de mer, nous vendons le mètre cube à 427 francs CFA. Aujourd'hui, avec le contrat renégocié, nous tombons à 389 francs CFA ». Quant au loyer que devait verser l’État à l’opérateur, il passe de 20 à 17,5 milliards de 2027 à 2029, puis de 40 à 35 milliards à partir de 2030.Dans le volet énergie, des changements ont aussi été apportés. Initialement prévue à 150 MW, la centrale électrique de soutien sera portée à 300 MW, dont la moitié alimentera l’usine et l’autre sera vendue à la Senelec. « Le prix de cession et de vente à la Senelec est de 18 francs le kilowattheure. Ce qui fait partie des prix les plus bas. Senelec n’a pas encore un prix aussi bas d’achat d'énergie qu’il peut rétrocéder au Sénégalais aussi à des coûts très significatifs », a indiqué le ministre.Autre information de taille à retenir, l’État sénégalais devient actionnaire. « Aujourd’hui, Sones va être actionnaire dans l'unité la société a créée qui va gérer l'usine, l’eau. Et Sénélec va être actionnaire dans la société qui va gérer l’énergie. On n'avait pas ça dans le premier contrat ». Et cette prise de participation, toujours selon le ministre, ne pèsera pas sur les finances publiques : « C’est l’Arabie saoudite qui nous prête cet argent à un taux concessionnel ».Interrogé sur les garanties de respect des engagements pris, le ministre a mis en avant la solidité du partenaire. « ACWA Power fait partie des plus grandes compagnies au monde dans le domaine du dessalement (…) Ce partenaire vient au moment où certains doutent de notre stabilité financière. Cela montre qu’il parie sur ce que nous promettons de devenir dans les années à venir un pays stable, résilient, fort, économiquement en transformation. Et l'Arabie saoudite est en train de miser et d'investir là-dessus ».Le projet prévoit également la mise en place d’un institut de formation, qui permettra le développement de compétences locales et « de faire en sorte que les gains restent dans le pays ».Sur le plan environnemental, le gouvernement s’engage à respecter tous les prérequis. « Toutes les études d’impact environnemental et social seront faites dans les règles. (…) Le ministère de l’Environnement contribuera à garantir que cela soit respecté ».« Lorsque je suis arrivé, un arrêté interministériel prévoyait une hausse du prix de l’eau. Le président a donné des instructions pour ne pas l’appliquer », a révélé Cheikh Tidiane Dieye. Il assure que le gouvernement souhaite aller plus loin : « Nous travaillons pour que l’eau continue de baisser régulièrement ». Ava,nt d’ajouter : « Cela impactera dans les années à venir le prix de l’eau considérablement », a-t-il assuré.En termes de capacité, l’usine livrera 400 000 m³ d’eau par jour, en deux phases : « Aujourd’hui, nous sommes à 763 000 m³/jour. En 2040, il nous faudra 1,8 million, et plus de 3 millions d’ici 2050 dans le périmètre Dakar-Thiès-Mbour ». L’autorité de préciser que ce projet s’intègre dans un ensemble plus large qui inclut le grand transfert d’eau vers d’autres régions comme Touba ou les Niayes.
Auteur: Moustapha Toumbou

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