Le Sénégal, pays le plus occidental de l’Afrique de l’ouest, a un une histoire précoloniale riche. Aujourd’hui, parmi les richesses que compte notre pays, figure en bonne place la diversité ethnique, qui cimente et harmonise la cohésion nationale. Mais, comment le peuplement de ce pays s’est réalisé ? Quelle ethnie a en premier foulé le sol de ce pays ? C’est ce que Seneweb a tenté de savoir.
Tout d’abord, le peuplement de notre cher pays, semble s’être fait à partir du nord et de l’Est du pays. Les témoignages de nos éminents historiens, le Pr Iba Der Thiam et Mbaye Guèye, l’inventaire des sites préhistoriques, ainsi que les données fournies par la tradition orale conduisent à penser que le peuplement du Sénégal précolonial s’est effectué à partir du Nord et de l’Est, avec l’arrivée de plusieurs vagues migratoires. Ensuite, il faut dire que les premiers arrivés sur le sol qui sera plus tard baptisé Sénégal, avaient un sobriquet assez particulier. Ils étaient appelés les "petits nègres". Ces derniers, seront progressivement refoulés vers le Sud par les "grands nègres" qui viendront ensuite.
Puis, selon nos historiens, la dernière grande invasion serait celle des Wolof, des Peulh et des Sereer. Ils appartiennent tous au groupe Bafour dont l’éclatement en plusieurs rameaux semble être en corrélation avec la pression almoravide. Sur le haut fleuve, le Namandirou, pays riverain de la Falémé, a servi de lieu de transit et de passage pour les Mandingue qui ont migré vers la Sénégambie et se mêlant d’abord aux Soninké, puis aux Sereer et aux Wolof.
Auteur: SenewebNews
Publié le: Mardi 13 Janvier 2015
Commentaires (2)
I. La formation des ethnies en Sénégambie
Nous appellerons Sénégambie, la partie comprise entre les fleuves Sénégal et Gambie (fouta, walo, kadjor, djolof, baol, sine, saloum)
Au néolithique (-10000ans), les habitants du Sénégambie étaient les « Ye ». Leurs noms se terminaient par -ye, leurs descendants portent aujourd’hui les noms : ndiaye, faye, pouye … Ils parlaient une langue intermédiaire entre le sérère et le diola. Les noms des localités qu’ils avaient crées se terminer par -ye. Aujourd’hui beaucoup de villes se nomment : lambay, bambey, ngay, thiadiay, ngoy … Les Ye marquaient l’étonnement par « khay ».Ils désignaient le père par « bay » et la mère par « yay », l’ami par « way ».
Les Ye seront rejoints plus tard par les « Al ».Ces derniers parlaient une langue proche du wolof et du soninké, leurs descendants se nomment aujourd’hui fall, tall, sall, mall … Les Al fuyaient la désertification du Sahara, en traversant (-3500ans) le fleuve Sénégal. Avant l’assèchement du Sahara, les Al vivaient dans le sud de la Mauritanie entre le fleuve Sénégal, le Maroc et l’océan atlantique. Les Ye appelaient les Al par Pal. De nos jours, les sérères nomment les wolofs par Pal (o pal).
Les Al utilisaient le suffixe –ane dans leur langue : « kan ? », « ane ? », «fan ? »,«lan? » pour les questions «qui ? », « où ? ».Les noms de leurs localités se terminaient par –ane. Aujourd’hui on a des villes comme Ndoffane, Gassane, Sébikhotane, Porokhane … Les propriétaires terriens se nomme Lamane. Il y’avait la terminaison –ane dans les prénoms comme ndiadiane, mossane.
Les Ye et Al étaient très mêlés. Les Ye étaient majoritaires au sud de ce qu’on appelle Sénégambie alors que les Al étaient prépondérants au nord, le long du fleuve Sénégal.
Les Ye et Al ont laissé des sites sur toute la Sénégambie : les amas coquilliers le long de la cote atlantique (comme Khant prés de Saint-Louis), deux cent dix-huit amas coquilliers dans le delta du Saloum, les tumulus et les mégalithiques .
Après l’installation des Al à coté des Ye, les foulbés arrivèrent fuyant le désert et les eurasiatiques (-700ans) . Ces derniers avaient le chameau plus résistant que le zébu des foulbés.
Venant des montagnes Hoggar, les foulbés s’étaient d’abord installés entre le fleuve Sénégal et le boucle du Niger (Macina).Une première vague de foulbés occupent une partie du fleuve Sénégal entre Bakel et Dagana, vers le lac de guiers. Dans cette partie du fleuve, fouta-toro, les foulbés s’y métisseront avec des Al et Ye, pour donner les toucouleurs (tekrouris ou habitants du tékrour) ou halpoular.
Une deuxième vague de foulbés traversent le fleuve Sénégal et occupent le Ferlo (département de Linguère) et ouvrent une couloire de transhumance jusqu’au Sine-Saloum. La majorité des Ye et des Al,deviendront les sérères dans les régions d’aujourd’hui de Dakar, Thiès, Kaolack, Fatick … La deuxième vague foulbé explique l’importance des mots poulars dans la langue sérère et la place du zébu dans le cheptel des sérères.
Il ne faut pas confondre la deuxième vague foulbé avec la troisième, plus récente (entre +XVIième siècle et +XIXième siècle) qui accompagnera l’islamisation du pays. Les foulbé, de la deuxième vague, se sont fondus dans la population, mais en introduisant des mots poulars dans la langue qui allait devenir le sérère. Par contre, les foulbés de la troisième vague, plus récents, ont pu garder leur langue. La troisième vague étaient surtout tékrourite ou toucouleur ou foutanké
A cause du lac de guiers, certains Al et Ye n’ont pas subit l’influence linguistique peule. Ils deviendront les wolofs dans le Walo, aux environs et entre les villes actuelles de Louga et Saint-Louis.
II. ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE
L es noms sénégalais peuvent être classés en groupes où ils diffèrent que par altération de lettres, de sons ou par la prononciation :
Groupe1 des -ye et dérivés :
Ndiaye, faye, guèye, gaye, mbaye, pouye, ndiath (dérivé de ndiaye), diagne (dérivé de ndiaye), boye, ndoye, bèye,sèye,dièye ,sène(derivè de sèye), Lèye,seck(dérivé de sèye),diène (dérivé de dièye),
Groupe2 des –al et dérivés :
Fall, sall, mall, ball, tall,yall, dial, sarr (dérivé de sall), Mar.
Groupe3 des w- et dérivés
Wane (derivé de vall derivé de fall), wone (dérivé de wane), watt (dérivé de wane), wade (dérivé de watt),wagué, wagne, kane (dérivé de wane),bane
Groupe4 des –io et dérivés :
Diop, diom, dione, ndione, diouf , dioum ,ndiouck , ndiour, ndour,
Groupe5 des –the ou –ij et dérivés :
mbodji, mbath (ou mbadji) , ath (ou adji),sadji,
Groupe6 des -ing et dérivés :
dieng, gning, mbengue, niang, diongue, ndong, ndongo,
Groupe7 des –am et dérivés :
thiam, sam, pam, fam, bam
Groupe8 des -o et dérivés :
diallo, mballo, barro, barry (dérivé de barro), dabo, sakho, diao, diaw (dérivé de diao)
Groupe9 des -é et dérivés :
touré, traoré, sané, mané, kanté, samaké, cissé, diakhaté, sankhé, sankharé
Groupe10 des –om et dérivés
ngom, gnom, ndom , bop,
Groupe11 des –ou et dérivés
Bassoum, sambou, diedhiou, Kabatou, Balacoum, thiandoum, mingou, samba (dérivé de sambou), ,samb ( dérivé de samba)
Groupe12 des –a et dérivés
Diatta, sagna, magara, diattara,wattara,diawara,diba
Groupe13 des so- et des dérivés
Sokh,soh (ou sow),sock,sogue, saaw
Groupe14 des mono-sonique
Ba, ka, Ly, Sy
Groupe15 des –i et dérivés :
Tine, mime, mine
les Bainouks sont les premiers habitants du Senegal ils etaient la depuis le 8 siecle periode ou wolof serer et peul vivait en Mauritanie
Participer à la Discussion