L’enfer est pavé de bonnes intentions. En demandant pardon au peuple nigérien en février dernier, Gildas Agonkan, l’ambassadeur du Bénin à Niamey croyait certainement bien faire son travail, c’est-à-dire, faire baisser la tension manifeste entre les deux pays. Mais à Cotonou, Patrice Talon n’a pas du tout apprécié l’initiative. Le diplomate est aussitôt rappelé. Tiani dira non sans humour qu’on lui a « fait traverser (le fleuve Niger) à la nage, le même jour ».
« Dans les jours qui viennent, nous allons procéder à la nomination d’un nouvel ambassadeur »
Hier dimanche 1er juin, le ministre des Affaires étrangères Olusegun Bakary a annoncé son limogeage au cours d'une émission, diffusée sur Bip Radio.
« Monsieur Gildas Agonkan a été rappelé. Dans les jours qui viennent, nous allons procéder à la nomination d’un nouvel ambassadeur », a déclaré le chef de la diplomatie béninoise. Ces propos devraient rassurer le président Tiani qui disait ne plus savoir si l’ambassadeur « est vivant ou pas », parce que ne l’ayant plus jamais revu à Niamey.
« Des choses graves se sont passées, qui ont engendré des sacrifices, des difficultés, des problèmes »
Rappelons que c’est au cours d’une cérémonie de remise de diplôme dans un Institut de formation en médecine à Gaya que M. Agonkan avait « commis l’imprudence » de demander pardon au peuple nigérien en ces termes : « Je remercie le général Tiani et le ministre des Affaires étrangères du Niger, qui m’ont permis d’être au Niger, à Niamey, malgré les situations difficiles. Je voudrais au nom de tous les Béninois, au nom des autorités du Bénin, demander pardon au peuple nigérien. Des choses graves se sont passées, qui ont engendré des sacrifices, des difficultés, des problèmes, ici au Niger, ici à Gaya. Nous demandons pardon parce que nous sommes frères ».
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