« La discipline est la mère de tout succès », a dit Eschyle.
Ni le sida, ni le paludisme, encore moins le choléra ne tuent plus que la route par la seule faute des chauffeurs et transporteurs. L’Etat se tait et se terre. Pourtant depuis l’Antiquité, Eschyle a remarqué que « la discipline est la mère de tout succès ». Combien de fois va-t-on compter les morts sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise pour y mettre un terme ? Après le Joola, personne, même ceux qui sont plus naïfs que Candide de Voltaire, ne pensait plus que les autorités allaient replonger le pays dans le laxisme absolu. A Dakar, où l’œil de l’agent de la circulation est plus présent, c’est une exception de voir un car rapide, un bus Tata, ou de Dakar Dem Dik non surchargé. Dans les régions, le mal est plus profond. C’est comme si, les forces en charge de l’ordre vivaient de l’anarchie. Sous leurs yeux, défilent des cercueils à longueur de journée et de nuit.
Conduire des personnes dans de pareilles conditions, est une atteinte aux droits de l’homme, un manque de respect de l’être humain. Comme si cela ne suffisait pas, ils veulent s’ériger en pouvoir pour imposer leur volonté à l’Etat. Je dis non. La puissance publique n’a de sens que quand elle réprime des comportements malsains. Si des chauffeurs analphabètes, ne sachant pas souvent lire le code de la route, menacent la sécurité du pays par une grève fondée sur des intérêts personnels, je dis que les autorités monnayent la souveraineté du pays. « Quiconque pardonne trop souvent punit presque inutilement le reste du temps », a dit Louis XIV.
Les chauffeurs et transporteurs nous coutent cher parce qu’ils nous conduisent dans la plus grande insécurité, dans des conditions de confort exécrables, dans l’insolence absolue. Ce sont de hautes autorités de ce pays qui sont humiliées chaque jour au niveau des gares routières par des vandales. Qui n’a pas vécu cela ? Pour un sac à main ou à dos, loin du chauffeur, des va-nu- pieds vous déshonorent. « Si vous n’avez pas de quoi payer le billet ou vos bagages allez acheter un véhicule », vous lancent-ils à la figure, ignorant que si tous les voyageurs avaient chacun son véhicule, ils allaient mendier. Je rêve de gares routières modernes où le passager aura droit à un certain nombre de kilogrammes de bagages gratuit, où il n’y aura pas l’ombre d’un « coxer », où le client sera accueilli en roi à l’ombre d’un hall climatisé ou ventilé et connecté au réseau internet. Mais mon rêve est déjà brisé car, des gens qui ne pensent qu’à eux, ont conduit à l’échec l’initiative d’un promoteur d’un tel projet à Thiès. L’Etat, l’avocat du peuple, a cédé devant des gens qui devaient séjourner le reste de leur vie en prison. Mais il n’a qu’à méditer cette réflexion de Jean De La Bruyère « Ne songer qu’à soi et au présent, est source d’erreur dans la politique ».
A côté de ce groupe loin d’honorer le pays par ses pratiques peu orthodoxes, il y a les commerçants. D’abord ils sont salissants. Tous les déchets solides et liquides sont quasiment produits par les commerçants. Rendez-vous dans les marchés, observez les devantures des boutiques ou tout autre lieu de vente ce sont des tas d’ordures puants qui ornent le décor.
Ils ont confisqué les trottoirs, l’Etat n’a rien dit, ils ont confisqué les bretelles, l’Etat a bandé les yeux et bouché les oreilles. Je reprends Louis XIV : « Quiconque pardonne trop souvent punit presque inutilement le reste du temps ». Aujourd’hui, le mal est si profond que l’éradiquer n’est plus possible. Les commerçants sont non seulement salissants mais encombrants. Ambulants ou non, ils ont compromis la mobilité dans tous les centres urbains. « On ne se débarrasse pas d’une habitude en la flanquant par la fenêtre, il faut lui faire descendre l’escalier marche par marche, selon Marc Twain. Ce n’est donc pas par des coups de tête ou par des besoins ponctuels qu’il faut régler le problème de la salubrité à Dakar causée par les commerçants.
En réalité, on ne devrait même pas autoriser à des gens dont le poids de leur marchandise ne pèse pas un kilogramme, d’occuper la rue. Ceux qui causent plus de problèmes à l’Etat, ce sont les vendeurs de cure-dents, de sachets d’eau, de kolas, de mouchoirs et de cigarettes dont les recettes ne font pas 1.000 francs par jour. S’ils veulent se nourrir, se loger, se déplacer, se soigner et s’habiller avec de tels moyens, ils ne peuvent avoir recours à la tricherie, à l’agression, au vol, à la mendicité. A Sandaga, des jeunes capables de redresser l’économie du pays, sont debout à longueur de journée, guettant les passants pour leur demander seulement ce qu’ils veulent acheter dans l’espoir d’obtenir une petite ristourne. C’est honteux de vivre ainsi quand on est valide et quand on est d’une bonne naissance. Mais faudrait-il que la puissance publique s’exerce pour corriger les mœurs, interdire la facilité et le gain facile.
Par Paul FAYE
8 Commentaires
Ras
En Octobre, 2013 (11:03 AM)Tu touches là les principaux caractères de l'homo sénégalensis (ou sénégalis): ignorance, arrogance, indiscipline et surtout égoïsme. Ces fléaux ont toujours existé et ça ne fait que s'aggraver.
Alphaone
En Octobre, 2013 (11:13 AM)From Zion
En Octobre, 2013 (11:18 AM)Mane
En Octobre, 2013 (11:33 AM)De Paasage
En Octobre, 2013 (11:33 AM)Al Farouk Faye
En Octobre, 2013 (14:25 PM)Babs
En Octobre, 2013 (19:40 PM)Reww
En Novembre, 2013 (17:08 PM)MAIS QUE VOULEZ-VOUS?
NOTRE PAYS SE DEBAT DANS UN BORDEL ORGANISE.
NOUS SOMMES DANS LA GALERE POUR ENCORE DES ANNEES.
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