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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
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A Mon Ami Ndongo Fall, REPOSE EN PAIX (Par Ousmane Sané Balama)

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A Mon Ami Ndongo Fall, REPOSE EN PAIX (Par Ousmane Sané Balama)
Lorsqu’aux environs de minuit j’ai lu le message sur WhatsApp que m’a envoyé notre jeune frère commun Cheikh Béye, de ton rappel au Seigneur, je me suis immédiatement rabattu sur les appels de mon téléphone pour m’apercevoir que ta belle-famille m’avait effectivement appelé à 21 heures et laissé également un message audio pour m’annoncer la triste nouvelle.  J’ai immédiatement rappelé et j’en ai eu la confirmation. J’ai été tout simplement bouleversé, mais je tenais encore bon.
 
Les choses ont commencé à se compliquer pour moi lorsqu’il m’a été communiqué l’heure et le lieu de la levée du corps et de l’enterrement. J’étais en face d’une dure réalité contre laquelle je ne pouvais rien.  
  
En ce moment, je ne pouvais plus me retenir et j’ai craqué. Je réalisais que Ndongo Fall, mon ami que j’appelais affectueusement Boy Coki et qui me lançait à son tour du Boy Diola, n’est plus de ce monde. Il est effectivement parti et j’ai pleuré. Oui, j’ai beaucoup pleuré, tout seul. 
 
Vers 5 heures du matin, ma solitude a été brisée par les nombreux appels et messages de soutien de ma famille et de mes amis dont la plupart des magistrats qui connaissait la profondeur de nos relations. 
 
Ndongo était un homme foncièrement bon, discret, affable, honnête, policé, fidèle en amitié et très sensible ; hé oui, sensible ! Il était un magistrat compètent, intègre, d’une grande acuité intellectuelle, courageux, que rien ne pouvait ébranler dans son engagement professionnel. Il était pareil sur le plan personnel. 
 
Lorsqu’en 1979, j’ai pris service au tribunal de première instance de Kaolack en qualité de juge au siège, c’est Ndongo qui m’a accueilli chez lui dans la villa qu’il occupait déjà avec feu Lamine Bousso, substitut du Procureur de la République. Nous faisions et partagions tout, ensemble : petit déjeuner, déjeuner, dîner, sorties nocturnes, déplacements sur Saint-Louis pour visiter notre grande sœur Dior Fall (PR), Cheikh Tidiane Mara (Substitut), mon jumeau Ass Tall (Juge d’instruction). 
 
Je revois encore notre petite bande d’amis composée de Mandiogou Ndiaye, substitut, feu Ali Sarr, juge d’instruction, Grand Mbaye Ndao, Douane, le Commissaire feu Alassane Samb, bande qui s’élargissait les week-end avec feu Modou Awa Balla, Douane, Ousmane Dièye, Douane, Malick Camara Ndiaye, Trésor, Ass Tall, juge d’instruction à Saint-Louis et mon autre jumeau Laye Seck, substitut à Ziguinchor. Ça grouillait de vie et de bonheur. 
 
C’était un conglomérat de jeunes cadres de l’administration solidaires, à l’esprit ouvert, bruyants, mais déterminés tous dans l’accomplissement de leurs missions respectives. De tout ce monde, Ndongo était le plus calme, celui qui n’élevait presque jamais la voix et que personne, sauf moi, n’interpelait joyeusement. De son côté, il ne manquait aucune occasion pour m’envoyer des « gentillesses » et chacun de nous menaçait l’autre d’envoyer des « dossiers » au journal Le Politicien ou à Promotion. 
 
Oui, tous nos amis et collègues me reconnaissaient cette outrecuidance affectueuse envers certains de nos amis « intouchables » que je secouais souvent, au grand dam de certains de nos proches. Il en était ainsi avec mon frère Abdou Latif Coulibaly, qui nous recevait souvent à sa table avec son frère Cheikh Tidiane, volait tout le temps à son secours lorsque j’attaquais - à tort beaucoup plus souvent qu’à raison il est vrai – Ndongo, en me disant : « Grand bayil Ndongo tranquille, boul déconné, suis pas d’accord ». Oui Latif aimait profondément Ndongo 
- qui le lui rendait bien - et n’acceptait pas du tout une « attaque » contre son grand frère. Mais Cheikh Tidiane passait tout son temps à rire aux éclats, sachant qu’entre Ndongo et moi, c’était comme ça.   
 
Cette outrecuidance pleine d’affection, je l’ai encore manifestée lors du rappel à Dieu de feue Khady Badiane, épouse de Ndongo, une femme exceptionnelle de piété, de bonté, de discrétion, à l’image de ses parents et de son époux et qui n’a jamais changé d’un iota vis-à-vis de ses « maris ». 

De retour de son inhumation à Touba, j’appelais Cheikh Tidiane Coulibaly pour lui présenter mes condoléances lorsqu’il me fit savoir que Ndongo était à ses côtés dans sa voiture. M’adressant à ce dernier, je lui fis : « Ndongo, je suis vraiment triste et dévasté par cette nouvelle. Je te présente mes condoléances ci lu nu bokk. Mais je dois te dire une chose : si le tout-Puissant a rappelé à Lui notre chère Xady Badiane, c’est pour qu’elle t’ouvre grandes ouvertes les portes du Paradis lorsque tu la rejoindras (Yala Na Yeex). Il en est de même pour la plupart d’entre nos amis, car si nous partons les premiers, nous les hommes, nos dossiers seront tous renvoyés sine die en attendant la comparution de nos épouses » . 
 
Je venais ainsi de détendre Ndongo et Cheikh Tidiane, son frère, qui se mirent à rire après cette douloureuse circonstance. C’était en fait le but recherché.  
 
Depuis plus d’une année, je suis rentré définitivement au Sénégal et me suis installé dans le village de Djibelor, Ndongo et Bira Gueye, un autre ami fidèle de Ndongo, m’avaient promis de venir passer une semaine dans ma ruralité. Après plusieurs reports, ils ne sont jamais venus. Allah en avait décidé autrement.  
 
Ndongo Fall demeura jusqu’à mon dernier souffle, un homme, un magistrat, un père de famille modèle que je porterai toujours dans mon cœur. De Boy Coky dans nos moments de turbulence, il était devenu pour moi Serigne Coky. 
 
Mes sincères condoléances à sa famille éplorée, à Ameth, le fiston policé, Ndèye Cissé, Mame Faty, à toute la famille judiciaire, en particulier à Cheikh Tidiane et à Abdou Latif Coulibaly, à Bira Guèye, à tous nos amis communs. 
 
Qu’Allah l’Accueille En Son Paradis, aux côtés de sa douce moitie Khady Badiane, de Ameth Fall et de son attachante et pleine d’humilité belle-sœur Mously Diop arrachée à notre affection il y a seulement quelques jours. 
 
Ndongo, REPOSE EN PAIX 

 
Ousmane Sané Balama 
Djibelor, Ziguinchor, Sénégal 

 



16 Commentaires

  1. Auteur

    En Août, 2024 (19:13 PM)
    Quel magnifique témoignage, je ne vous connais pas, pas plus que je ne connaissais le défunt mais je prie qu’Allah l’accueille dans son paradis et qu’à vous, il vous gratifie d’une longue et belle vie à Djibelor
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  2. Auteur

    Daaki

    En Août, 2024 (19:26 PM)
    Que janatul firdawsi soit sa demeure éternelle.

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    Auteur

    Mandoir

    En Août, 2024 (20:34 PM)
    Beau Témoignage...J'ai même les larmes aux yeux!!!La vie est éphémère et la mort nous le prouve chaque fois qu'on perd des individus qui nous sont chers.

    Qu'il Repose en Paix ainsi qu'à tous les disparus par la Grâce du Tout Puissant 🙏🙏🙏
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    Auteur

    Youssoupha Diop

    En Août, 2024 (21:02 PM)
    Paix a son âme,que firdawsi soit sa demeure eternelle.grand pére repose EN paix
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    Auteur

    Kalz

    En Août, 2024 (21:07 PM)
    C'est ça l'amitié !

    merci d'avoir partagé votre émotion et vos sentiments avec nous
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    Auteur

    En Août, 2024 (21:08 PM)
    Tonton Ndongo yalla nako Yalla yereum xarei ko aldiana. Courage à ses enfants, courage. Metina mais mougn lein gnanal ko. Yalla na xipei firdawsi
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    Auteur

    Abdoulaye

    En Août, 2024 (21:58 PM)
    Ce témoignage rappelle qu'il ya un temps pour tout.Et dans ce tout un temps pour apprendre et mûrir ce que l'on a appris. Sachez que vous avez étudié très bien et très longtemps.Amine pour les prières.
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    Auteur

    Témoignage

    En Août, 2024 (22:18 PM)
    oui je confirme sans hésiter il fut un juge intègre incorruptible juste et compétent
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    Auteur

    Muhammad Diabel

    En Août, 2024 (22:55 PM)
    Inna lillahi wa inna ilayhi raji'ûn.

    J'exprime ma compassion et ma solidarité à la famille de mon ami et frère Ndongo Fall. Je remercie l'auteur de cet article Monsieur Ousmane Sané, tout ce qu'il a dit de Ndongo Fall est vrai. J'ai connu le Président Ndongo Fall à Saint-Louis quand il était à la tête du Tribunal régional. C'est un homme bon, honnête, sensible, un magistrat compètent et courageux. Qu'Allah l'enveloppe dans Sa douce Miséricorde et le préserve de tout châtiment. Qu'Il lui ouvre toutes les portes de Son Magnifique Paradis Firdaws. Mes condoléances à sa famille et à tous ses amis. Paix à son âme
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    Auteur

    Formateur

    En Août, 2024 (23:40 PM)
    Le President Ndongo Fall faisait partie de nos formateurs au Centre de Formation Judiciaire ( CFJ, ex Enam ). il etait calme, competent, sérieux et objectif. Qu'ALLAH lui fasse Misericorde
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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2024 (00:00 AM)
    Un texte exaltant et inspirant. Cela fait du bien de lire l’exaltation de l’amitié entre nous. Ce sont les belles connaissances qui distillent les beaux sentiments, les belles valeurs et les belles actions. En appui à ce beau et touchant témoignage deux citations nous reviennent que nous partageons avec vous. Balzac : Le malheur a cela de bon qu’il nous apprend à connaitre nos vrais amis; Aristote : l’objet principal de la politique est de susciter l’amitié entre les membres de la cité; L’amitié est une notion riche, vaste, un autre soi=même, un alter égo, Elle nous enrichit et nous rend meilleurs. Unissons nos rêves, nos forces et nos cœurs pour un meilleur commun vouloir de vie commune
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    Auteur

    John Kenneth

    En Août, 2024 (00:44 AM)
    Merci Grand Ousmane Sane. Tu es reste le meme, une personne de bien. j'etais beaucoup plus proche de des freres Pape et Amadou (Annees 70 et 80 aux HLM Nema ) mais tu as toujours ete pour nous une reference. Je n'ai pas connu ton defunt ami mais ton temoignage est touchant.
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    Auteur

    Thiat

    En Août, 2024 (01:45 AM)
    Mes condoleances Ousmane. Vous etiez des magistrats examplaires qui ont inspirés des jeunes comme moi toi, ton jumeau Ass Tall et feu Ali Sarr.
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    Auteur

    Djily

    En Août, 2024 (08:23 AM)
    Merci merci

    Je connaissais Khady Badiane pas Ndongo.Khady Badiane ainsi que toute sa famille des Diop de Kaolack de Pa Moustapha Khoufia Caisse sont des gens bons.

    Mais j'ai entendu dire qu'il était bon alors merci de votre témoignage . Et que Dieu leur ouvre les portes du paradis

    Et comme dans les souffrances du jeune Werther, Que.les deux amoureux se réveillent ensemble au paradis

    Que Dieu assiste au quotidien.leurs enfants

    Amine

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    Auteur

    En Août, 2024 (17:28 PM)
    Belle Plume Maitre Sane!!! Aimons nous vivant et rendons hommage à nos défunts. Et que toutes les âmes de nos fidèles défunts reposent en paix.
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    Auteur

    Malamine Drame

    En Septembre, 2024 (03:47 AM)
    C’est après lecture du poignant témoignage de mon ami et non moins jeune frère, ousmane sane que jai psalmodié l’évocation divine, comme nous le dictent et commandent toutes les écritures saintes en pareilles circonstances pour magnifier l’œuvre divine " Inna Lilahi wa Inna Ilehi Rajiouna " . Ce que j’ai retenu du désormais défunt, du Grand Magistrat Ndongo Fall que j’ai bien connu et pratiqué au détour de son séjour à Abidjan en qualité de Pdt de Cour de justice de l’OHADA, c’est sa spontanéité doublée de sa propension légendaire et naturelle à être attentif et à l’écoute de son prochain, qui qu’il soit, ne méprisant personne et ne rechignant aux sollicitations de son prochain.Qualité rarissime en cette période où les gens haut placés comme lui, s’illustrent par la suffisance , l’orgueil pour ne pas dire l’arrogance, alors que la vraie relation , pour être durable et pérenne, doit être adossée à des valeurs cardinales ayant pour noms : la constance dans la générosité, le partage, l’altruisme et l’abnégation sur fond de piété. Toutes choses qui constituent la marque de fabrique du regretté NDONGO FALL , paix à à son âme). Il s’y ajoute que le défunt incarnait la noblesse et l’élégance à tous points de vue: élégance physique, vestimentaire, comportementale et gestuelle.Il réunissait en sa personne, pour paraphraser Senghor , à l’occasion des funérailles de Maître Lamine Guèye, “ la naissance, la connaissance et la classe.". La noblesse, faut-il le rappeler, n’est pas consubstantielle au sang pour ne pas dire à la naissance, mais à un comportement et un état d’esprit. Un état d’esprit bien ancré pour déterminer un comportement. . À ce titre elle ne se décrète pas mais se mérite et se constate. Feu Ndongo Fall l’était assurément. Tous ceux qui avaient eu à le côtoyer ne me démentiront pas tant il vrai que mes propos que voilà, sont loin d’être des propos de circonstances ou une clause de style. Ils sont le pâle reflet de la vérité pour avoir été recoupés et corroborés par des témoignages concordants d’origines diverses.Selon la sagesse populaire datant de l’antiquité , donc depuis la nuit des temps, la mort ayant une vertu purificatrice , nous sommes en droit de ne parler des morts qu’en bien, afin que les Anges rapportent, Au Maitre de l’univers, ses bonnes œuvres. Cela augure d’un heureux présage pour feu Ndongo Fall , qui sera désormais présent dans ma pensée durant ma lecture nocturne de la Sourate Mulk (67) ou la Royauté, du Noble Coran dédiée aux morts pour leur épargner des supplices et épreuves de la tombe .

    Que Le Miséricordieux et le Très Misericodieux lui accorde son pardon en absolvant ses péchés et en lui réservant une place de choix dans son Royaume de gloire : Allahouma Akhfirlahou, warahamahou wassabatahou, à l’instar du prophète de l’Islam saw, qui, se tenant debout devant la tombe , formulait ses trois prières après l’inhumation. Misericorde, pardon et raffermissement de la langue du défunt pour répondre convenablement à l’interrogatoire musclé et serré des Anges Nakir et Mounakir . Qu’il en soit ainsi pour le défunt . Je m’associe à la peine de tous ses proches, parents et amis au premier rang desquels, figure ,en bonne place,mon ami et jeune frère ousmane Sane et partage leur douleur. Que le jardin des vertueux "salihiina" dont parle Notre Seigneur dans Sa Sourate Al asr 103e de Son Saint CORAN, soit son lieu de repos. Amine
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