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Monday 01 September, 2025
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Réponse à Adama Ndiaye (Par Félix Atchadé)

Auteur: Félix Atchadé

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Réponse à Adama Ndiaye (Par Félix Atchadé)

Cher Adama Ndiaye,Vous semblez, avec une admirable constance, fasciné par les figures historiques communistes et les pratiques autoritaires venues d’ailleurs. Permettez-moi de vous rassurer : vous n’avez pas besoin de voyager aussi loin. Sous Macky Sall, le Sénégal a eu le malheur d’offrir une démonstration grandeur nature de l’art de l’anti-pluralisme. Internet coupé aux heures, médias fermés sans autre forme de procès, journalistes embastillés, manifestants fusillés… Et quoi dire des illustres Babacar Diagne et maître Moussa Bocar Thiam, qui, depuis leur posture administrative ou ministérielle, ont su incarner la censure avec un zèle presque artistique. Si Macky Sall n’a jamais revendiqué le marxisme-léninisme, il faut lui accorder qu’il aurait pu recevoir un certificat d’honneur dans l’école des régimes dictatoriaux.Quant à votre critique de mes positions sur Souleymane Bachir Diagne, vous semblez omettre que ma référence à Gramsci n’est pas fortuite. Gramsci décrivait l’intellectuel comme un acteur politique, capable de structurer des consciences et de façonner les révolutions. Mais ici, il s’agit d’une autre catégorie d’intellectuels : ceux de l’ordre, ceux qui préfèrent se taire ou accompagner les injustices pour maintenir un statu quo profitable à une minorité. Souleymane Bachir Diagne, par son silence pendant les années sombres du régime Sall, s’est inscrit dans cette trajectoire. Il n’est pas l’intellectuel organique que le peuple attend, mais un maillon d’un système qu’il faut déconstruire pour faire place à une véritable émancipation citoyenne.En ce sens, je partage pleinement les propos de l’ex-capitaine Seydina Oumar Touré. Ses mots, inspirés de Thomas Sankara, traduisent une exigence révolutionnaire que je juge salutaire. Pour qu’un changement réel advienne, il est indispensable de débusquer et d’écarter ces éléments subversifs qui refusent d’accepter l’autorité et les transformations portées par le nouveau pouvoir. Ce n’est pas une question d’épuration, comme vous semblez le suggérer, mais une nécessité pour ne pas reproduire les travers du passé.L’appel au dépassement et à l’inclusion du Président Bassirou Diomaye Faye est une étape importante, mais elle doit s’accompagner d’une vigilance révolutionnaire. Le Premier ministre Ousmane Sonko, de son côté, incarne cette tension entre ouverture et radicalité, rappelant que l’urgence de la transformation ne saurait tolérer l’inaction.Cher monsieur Ndiaye, vous êtes prompt à dénoncer ce que vous présentez comme une «?conception curieuse de la démocratie?» chez vos adversaires politiques. Mais n’est-il pas ironique que votre propre article se transforme en un plaidoyer voilé pour une continuité des pratiques que vous feignez de critiquer?? Il est temps de reconnaître que le changement que le peuple exige n’est pas un simple jeu de chaises musicales entre vieilles élites. C’est une révolution, et elle ne saurait s’accommoder d’épuration ni de censure, mais bien d’un renouveau profond porté par le dialogue et l’inclusion.Avec tout le respect que je vous dois, il est encore temps de rejoindre ce mouvement dans sa vraie essence. Après tout, c’est de l’avenir d’une nation qu’il s’agit.Félix Atchadé
Auteur: Félix Atchadé

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