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Economie

Bonne gouvernance et train de vie de l'Etat: Sale temps pour les administrateurs civils

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Bonne gouvernance et train de vie de l'Etat: Sale temps pour les administrateurs civils

Le pays va mal. Cela reste et demeure une évidence certaine. Et au lieu de s'attaquer aux difficiles conditions de vie des populations, le gouvernement dit de l'Alternance, en ses différentes versions, durant les sept premières années de son premier magistère, a été secoué par des remous à redondance financière. Un triptyque qui, foncièrement, met à contribution l'assainissement et la transparence dans la gestion des finances publiques. Compris entre corruption, détournement ou concussion, l'état actuel de privation des populations, de vivre dans un cadre environnemental sain avec du pain, laisse penser à des problèmes de bonne gouvernance. Et au-delà d'un train de vie dont les wagons sont plus longs que la grande muraille de Chine, l'Etat continue toujours d'agrandir et d'écarter ses rails à un rythme exponentiel. Et meilleure illustration ne pouvait émaner de ses nombreux hauts fonctionnaires de classe exceptionnelle, non utilisés et gracieusement payés par le contribuable sénégalais. À leur place, des nantis dont le fer de lance reste la politique politicienne ou l'appartenance à un certain groupe « d'intouchables ». D'autres par contre préfèrent fuir l'administration, croisent les bras et attendent des salaires faramineux. D'autres encore sont laissés à eux-mêmes, victimes qu'ils sont de rumeurs d'accointance avec « l'ennemi » politique.Arrive l'Alternance et un train de vie gigantesque

S'il reste vrai que le Sénégal a fait d'énormes efforts relatifs à une certaine croissance économique, son train de vie avec des wagons plus longs que la grande muraille de Chine coûtent énormément cher au contribuable.

Et pour cause, nombreux sont les fonctionnaires d'une certaine classe qui sont payés à ne rien faire. Parce que non utilisés par un système trop politique et qui ne s'intéressent que trop rarement au savoir-faire d'une ressource humaine de qualité exceptionnelle qui connaît et maîtrisent les rouages de l'administration. D'autres perçoivent chaque mois des salaires faramineux tout en croisant les bras, parce que les autorités de l'alternance les soupçonnent d'accointance avec l'ancien régime.

La troisième classe de cette catégorisation appartient assez souvent à un groupuscule « d'intouchables » qui roulent dans de luxueuses voitures de l'administration, carburant, indemnités, voyages, maisons de fonction… Tout frais payés par l'Etat. Dans cette catégorie figurent des fonctionnaires « mariés » à la politique.

Bonne gouvernance et manne financière débordante

Au-delà, constatent nombre de Sénégalais, un réel problème de bonne gouvernance se pose. En effet, avec un tel environnement où les richesses du pays sont utilisées à des fins aux approches assez souvent douteuses, que les pouvoirs publics sont appelés à identifier l'ensemble des fonctionnaires à même de percevoir d'une « main généreuse » des salaires faramineux, qui coûtent aussi cher au contribuable sénégalais. Sur le même registre, est-ce tout le monde, tel qu'on le prétend, qui perçoit un salaire « non mérité » à la fin de chaque mois. L'argent n'est-il pas détourné pour d'autres fins surtout… Politiques ? N'est-il pas utilisé pour les nombreux postes de complaisance qui pullulent dans l'administration sénégalaise. Les priorités étant ailleurs que d'abreuver une liste indéfinie de « fonctionnaires-chômeurs ». Sur le même fil, chercher les raisons principales qui conduisent à payer un « fonctionnaire-chômeur » que de l'utiliser pour son savoir-faire et son faire-savoir. Également, pourquoi nombreux de ceux qui critiquent, préfèrent se faire gracieusement payer par l'Etat après avoir fui l'administration sous toutes ses formes et composantes. Car, à ce rythme, malgré l'apparence d'une manne financière débordante, ce sont les caisses de l'Etat, à travers le contribuable sénégalais, qui risquent d'en pâtir.

Une quarantaine d'administrateurs civils de classe exceptionnelle chôment

Suivant leur utilisation ou non au sein de l'administration, pour l'essentiel, c'est à cause d'attaches politiques que nombre de ces fonctionnaires de classe exceptionnelle sont déclassés. Assez souvent reversés dans des fonctions qui mettent en décadence leur rang, ils sont également surclassés par un groupe qui appartient au monde de la politique, à des groupes proches de responsables au plus haut sommet de l'Etat ou du parti au pouvoir. L'administration en compte plus de quarante, composés pour l'essentiels de ressources humaines de valeur, « marginalisés » parce que souvent, ne faisant pas l'affaire du ministre ou du président. Alors qu'ils sont des républicains et de la matière très utile au pays. Sur le même registre, ces fonctionnaires sont aussi les personnes indiquées qui occupent un poste de directeur de cabinet ou de conseillers technique. Ailleurs, ils sont directeurs de société ou Pca. Le temps d'une élection ou d'un remaniement ou d'un réajustement. Et comme le soutient un fonctionnaire d'une certaine classe, « rien qu'à voir la liste du gouvernement, les gens qui y figurent habituellement sortent très souvent du néant et ne connaissent rien dans la gestion de l'administration avec tout ce que cela demande et impose comme connaissance et travail ». Poursuivant ses propos, il ajoutera, « nous qui sommes appelés à travailler dans la haute administration sommes « out » pour la bonne et simple raison que nous ne sommes pas politiques et l'on ne se réclament d'aucune formation politique ». Tout en terminant, il alertera, « là se pose de réels problèmes de bonne gouvernance et à ce rythme le train de l'Etat risque tout simplement de dérailler ». Dans la mouvance, nombre de fonctionnaires non utilisés par le système, ont préféré aller à la retraite, à l'instar de Aïssatou Niang Ndiaye, ancien ministre du Budget qui a demandé une retraite anticipée. D'autres ont demandé et obtenu une disponibilité au moment où encore, certains évoluent dans le privé ou ont préféré mettre sur pied des cabinets de consultance. Dans cette catégorisation, un groupe important de fonctionnaires de haute classe va monnayer son savoir-faire dans certains pays africains, en Europe et aux Etats-Unis. C'est le cas de l'ancien Premier ministre sous le régime socialiste, Mamadou Lamine Loum, et bien d'autres qui, en lieu et place, ont préféré demander et obtenir une disponibilité pour servir ailleurs qu'au Sénégal. Ce constat résidant sur le fait que dans l'appareil gouvernemental, des personnes sont parachutées à des postes stratégiques de par leurs accointances avec le maître de céans, ou avec d'autres personnalités influentes perchées au plus haut sommet de l'Etat.

Missions stratégiques et tâches techniques, le Sénégal perd…

Avec le gouvernement de l'Alternance, la fonction de fonctionnaire aura perdu de sa valeur. Et compte tenu des nombreuses missions stratégiques qui incombent à un Etat, la quasi-totalité des individus qui pullulent dans l'administration ne doivent pas être des novices. Les tâches confiées à certains, trop techniques pour répondre à des objectifs tels que définis par certains protocoles d'accords avec les partenaires au développement ou à un niveau local. Cela étant dû à la non-utilisation de la crème de l'administration par les gouvernants, au premier chef, le Président de la République. Et de ce point de vue, des départements ministériels trop techniques comme celui de la Fonction publique ou de l'Economie et des finances, entre autres, ne devraient pas atterrir entre des mains inexpertes. Parce que stratégiques et techniques. Sur le même registre, et toujours par rapport au régime dit de l'Alternance, une bonne partie des démembrements ministériels ne sont qu'assez rarement managés par des fonctionnaires de qualité reconnue. À ce niveau, se pose la cruciale question de management de ressources humaines de qualité, partant surtout de la crème que constituent les administrateurs civils. Suivant cette démarche de « décrémisation » de la crème de l'administration, le Sénégal perd un réel potentiel d'hommes et de femmes désignés pour faire partie de ceux qui sont à même de mener le pays à bon port. Aussi, et pour des calculs trop politiques, pour ne pas dire politiciciens, l'administration, pour l'heure repose sur l'admiration que l'on a du seul maître à bord ; et vice-versa. En effet, si d'autres préfèrent fuir l'administration, d'autres encore sont mis sur la touche, de leur différence dans l'approche politique du parti au pouvoir. Et pour des ressources humaines de qualité, le Sénégal ne fait pas défaut sur ce point essentiel, mais ils ne sont pas tout simplement convoqués et utilisés dans l'administration.  

Tout en évitant de parler de milliards, ce sont des centaines de millions, qui chaque mois sont utilisés pour les « intouchables » et les « bannis » de l'administration. Et la meilleure des illustrations résidant sur les nombreux groupes d'individus qui pullulent dans les ministères, sociétés publiques et même au…Palais sans fonctions véritablement établies, qui perçoivent chaque mois des rémunérations faramineuses. Sans compter les nombreuses largesses gracieusement offertes. Si loin de la bonne gouvernance, les priorités ne sont qu'ailleurs. En effet, à côté de maintes revendications, le Sénégalais moyen continue toujours de trinquer, en attendant une meilleure prise en charge des réelles préoccupations des populations, qui interpellent au premier chef les gouvernants.



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