Invité de l’émission Seneweb Éco, l’économiste et spécialiste des finances publiques Serigne Mbacké Sougou est revenu sur la récente défaite du candidat sénégalais Amadou Hott à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Contrairement à certaines analyses pointant une supposée faiblesse diplomatique du Sénégal, il estime que les raisons de ce revers sont ailleurs.
Selon lui, « l’élection à ce type de poste ne dépend pas uniquement des jeux diplomatiques ». « L’ancien directeur général de la BADEA (Banque arabe pour le développement économique en Afrique), principal rival de Hott, disposait d’atouts considérables. Il était actif dans tous les États membres, bénéficiait de solides relations avec plusieurs chefs d’État et intervenait dans de nombreux projets de financement », explique M. Sougou. Cela conférait à Sidi Ould Tah, le candidat élu, une longueur d’avance évidente.
L’économiste soutient que « le contexte actuel de rareté du financement et les critères de flexibilité des ressources apportées par la BADEA ont pu peser dans la balance ». Il met en avant « l’efficacité et la notoriété du candidat élu, connu pour son dynamisme dans la mobilisation de financements, notamment dans des initiatives telles que les tables rondes sur le Niger à Paris ». Pour M. Sougou, ces éléments ont davantage influencé l’issue du vote que les dynamiques diplomatiques.
Tout en saluant « les compétences indéniables d’Amadou Hott », Serigne Mbacké Sougou insiste sur une leçon clé : « la nécessité pour les pays africains, et notamment le Sénégal, d’organiser en amont une meilleure prise en charge des candidatures aux postes stratégiques au sein des institutions internationales ». Il appelle également à « une coordination plus poussée autour de la question de l’intégration régionale, qui permettrait d’anticiper et de mieux défendre les ambitions nationales sur la scène continentale ».
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