Lors de la 43e réunion plénière de la commission technique du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), tenue ce jeudi 15 mai 2025 à Dakar, le chef de cabinet du ministre des Finances, Bassirou Sarr, a salué les progrès du Sénégal dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Inaugurées le 11 mai, ces réunions statutaires ont permis de mettre en lumière les performances de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) en 2024.
Selon le rapport 2024 de la CENTIF, cité par M. Sarr, 928 déclarations d’opérations suspectes (DOS) ont été enregistrées, dont 83 % proviennent des banques et établissements financiers. Par ailleurs, 42,7 millions de déclarations de transactions en espèces (DTE) dépassant le seuil réglementaire de 15 millions de FCFA ont été recensées. « Ces chiffres, en forte progression, témoignent d’une culture de conformité de plus en plus ancrée », a déclaré Bassirou Sarr. Sur le plan analytique, la CENTIF a adressé 2 172 demandes d’informations nationales (DIN) aux administrations et autorités de supervision, ainsi que 45 demandes d’informations étrangères (DIE) à des cellules de renseignement financier d’autres pays, démontrant sa capacité à produire un renseignement financier de qualité.
Ces résultats, fruit d’une synergie entre acteurs publics et privés, s’accompagnent d’une ambition de renforcer le dispositif sénégalais. Aligné sur la Vision 2050, le Sénégal prévoit de finaliser les textes d’application restants, de réformer l’organisation de certaines entités, d’actualiser l’Évaluation nationale des risques (ENR) et d’élaborer une stratégie nationale 2025-2029, dont les travaux débuteront en août 2025.
Le président de la CENTIF, Mouhamadou Bamba Siby, a souligné l’importance de cette 43e plénière dans un contexte de complexification de la criminalité financière, notamment le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. « Une menace d’une telle ampleur exige une réponse structurée, basée sur la coopération régionale », a-t-il affirmé. Le directeur général du GIABA, Edwin Harris, a quant à lui alerté sur la hausse de la cybercriminalité, citant des fraudes comme la compromission des courriers électroniques professionnels, les schémas de Ponzi et les escroqueries via l’argent mobile, ainsi que l’exploitation des eaux régionales pour le trafic et la piraterie. Ces vulnérabilités, identifiées dans les rapports du GIABA, nécessitent une action urgente.
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