Le chef de la Délégation de l’Union européenne, Gilles Hervio, a déclaré le mardi 24 novembre à Dakar, lors d’une signature de convention avec le Sénégal, que le manque de protection des investissements routiers agit sur la durée de vie de ces infrastructures. L’entreprise de BTP Jean Lefebvre Sénégal (JLS), accusée par l’Etat d’avoir fait du mauvais travail, notamment sur l’axe Fatick-Kaolack, se prévaut des arguments de M. Hervio pour dégager ses responsabilités quant à la dégradation précoce de cette route.
Le fonctionnaire international avait notamment déclaré que «des études récentes ont montré que la durée de vie de nombreuses routes neuves ou réhabilitées, espérée à 15 ans en moyenne, se réduirait à 5 voire 3 ans en raison des surcharges de certains transports de marchandises ».
L’entreprise de Bara Tall, dans un communiqué parvenu à Kanal 150, estime que «cette déclaration a le mérite de clarifier une situation autour de laquelle l’Etat tente depuis plusieurs années d’entretenir la confusion à dessein : la dégradation rapide de la route Fatick-Kaolack, imputée injustement à JLS, utilisée comme un alibi pour poursuivre le démantèlement de cette entreprise et plonger la précarité des milliers d’employés».
Selon JLS, l’axe qu’il a construit a mis deux ans avant de manifester des signes de dégradations alors qu’il n’a fallu que 10 mois pour que la route Kaolack- Birkilane manifeste les mêmes signes, au point qu’ « une déviation a été aménagée à l’intention des gros porteurs identifiés comme ayant été à l’origine du mal».
M. Hervio avait d’ailleurs souligné la nécessité de mettre en place un système effectif de contrôle des charges à l’essieu. En ce sens, la Commission de l’UE s’est engagé à financer l’achat de pèses essieux mobiles, dans le cadre du projet routier Mbirkilane-Tambacounda, d’après le chef de la Délégation.
L’entreprise de BTP affirme, dans son communiqué, avoir attiré l’attention des autorités sur « les risques de voir l’ouvrage se dégrader très rapidement si elle était construite selon les caractéristiques contenues dans le cahier des charges, avec le poids actuel du trafic».
«Souverainement, ces autorités, en tant que représentant du Maître d’ouvrage qu’était l’Etat, avaient maintenu leurs positions, et avaient invité JLS à réaliser l’ouvrage conformément au cahier de charges. Ce qui fut fait sous la supervision du Bureau de contrôle librement désigné par l’Etat pour assurer à son compte un contrôle et un suivi permanent de la réalisation de l’ouvrage jusqu’à son terme», soutient JLS.
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