La crise qui frappe la Sar a encore de beaux jours devant elle. En dépit des résolutions arrêtées en juillet dernier à Saly dans le cadre de la relance de la raffinerie. Les actionnaires et principaux clients que sont Total et Shell se lancent dans une importation sélective des produits à bon marché. Une pratique que les travailleurs assimilent à une volonté manifeste de «tuer» la société.
Les acteurs du secteur des pétrole et gaz s’étaient réunis en juillet dernier à Saly sous l’égide du ministère de l’Energie et des Mines. Des mesures avaient été prises dans le cadre de la relance des activités de la Société africaine de raffinage. Si l’Etat du Sénégal a respecté en partie ses engagements en revoyant la semaine dernière la structure des prix, les actionnaires que sont Total et Shell se livrent, depuis la semaine dernière, à une importation de produits finis. Le secrétaire général du syndicat des travailleurs du pétrole et du gaz précise qu’il s’agit d’une importation sélective des produits à bon marché et non des combustibles de la Sénélec. «Une pratique que les travailleurs condamnent avec la dernière énergie », assène Cheikh Diop, par ailleurs secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement. Les travailleurs, par la voix de M. Diop, soulignent que cette importation sélective n’est ni plus ni moins qu’une «volonté manifeste de tuer la raffinerie». Ils appellent les actionnaires à mettre un terme à de telles pratiques qu’ils assimilent à des actes de sabotage au moment où l’heure est à la relance de la société par l’investissement pour la rendre plus performante, la recapitalisation, la révision des structures des prix, entre autres solutions. Dans la même veine, une source proche de la direction de la raffinerie s’est déjà fait une religion. Pour notre interlocuteur, il ne fait aucun doute que si Total et Shell cherchent à mettre une croix sur la Sar, c’est parce qu’il existe un lobbying des pétroliers contre le Sénégal en matière d’approvisionnement en produits pétroliers. « Ce lobbying était soupçonné, il y a longtemps lorsque des saboteurs ont voulu plonger le pays dans le noir le jour du grand Magal de Touba. Maintenant, nos soupçons se confirment », se désole notre informateur. On rappelle qu’après la dernière configuration de la Sar, la compagnie française Total détient 54% du capital de la société. Dans ces 54% de Total, l’Etat était en train de négocier les 11,8%. Ce qui est presque acquis et Total est même prêt à céder à l’Etat jusqu’à 20% de son capital. Pour sa part, la compagnie anglo-neerlandaise, Shell détient 23% du capital de la raffinerie.
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