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FISCALITÉ, CORRUPTION, NON-TRANSPARENCE, CRISE ÉNÉRGÉTIQUE, PLÉTHORE DE MINISTRES, ARRESTATION DE BARA TALL …Passe d'armes entre Macky Sall et le patronat

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FISCALITÉ, CORRUPTION, NON-TRANSPARENCE, CRISE ÉNÉRGÉTIQUE, PLÉTHORE DE MINISTRES, ARRESTATION DE BARA TALL …Passe d'armes entre Macky Sall et le patronat

Un environnement des affaires à améliorer, un volet juridique et judiciaire qui ne rassure guère les investisseurs, une crise énergétique qui dure, le manque de transparence, le Code des Marchés publics, l’ambiance politique « électrique », les Ics, l’Ipres mais aussi le nombre de ministres élevés dans le gouvernement ou encore l’arrestation de Bara Tall. Voilà des points d’achoppements sur lesquels le patronat a interpellé le Premier Ministre Macky Sall, venu participer au débat sur la bonne gouvernance dans le cadre de l’Assemblée Générale de la Cnes.

C’est dans une ambiance assez détendue que les chefs d’entreprises regroupées au sein de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (Cnes) ont tour à tour pris la parole pour interpeller Macky Sall sur la situation économique préoccupante, dans un contexte pré-électoral. Dans son allocution, le président de la Cnes, après avoir remercié le chef du gouvernement s’est appesanti sur plusieurs points. D’abord Mansour Cama a expliqué le choix du thème sur la bonne gouvernance qui paraît opportun, après bien des événements qui ont secoué le milieu patronal et même syndical.

Considérant qu’il urge désormais de tirer la sonnette d’alarme M. Cama s’adressant à Macky Sall dira : « M. le Premier Ministre, nous avons un environnement des affaires à améliorer considérablement et qui se caractérise par le volet juridique et judiciaire qui, disons-le tout net, ne rassure guère les investisseurs, une crise énergétique qui dure au point de remettre en cause la croissance économique et les efforts de développement des entreprises et du coup la Stratégie de Croissance Accélérée (Sca) ».

Et toujours dans sa note introductive, il ajoute : « la persistance d’un manque de transparence qui nous donne souvent le sentiment que les décisions publiques manquent de neutralité et qu’elles sont liées immanquablement à certains intérêts qui échappent à l’intérêt général, à l’intérêt collectif ». Bien entendu, poursuit-il, « vous êtes, M. le Premier ministre, dans votre rôle lorsque votre propos rassure et que vous défendrez votre bilan, mais croyez-moi les bruits qui sortent de nos chaumières, de nos salons et la perception de nos amis à l’extérieur, ce n’est pas la sérénité, ce sont des interrogations lourdes sur la gouvernance actuelle du Sénégal et sur les risques de dérapages ».
Suite à ces quelques préoccupations de la Cnes très peu reluisantes pour notre économie, le Premier Ministre se devait de répondre. « Après ce que je viens d’entendre, je crois que je vais mettre mon discours de côté pour pouvoir répondre point par point aux interpellations ». Sur un ton ironique, Macky Sall ajoute d’ailleurs que « le message que je viens d’entendre ressemble plutôt à un réquisitoire partisan » avant de donner des réponses.

Un partenaire va être trouvé aux Ics

« Quelles assurances avons-nous que le diktat du politique et sa prééminence vont préserver à l’économie et lui permettre de passer un cap difficile dans lequel bien des secteurs-clés, s’ils ne sont pas à l’arrêt n’avancent plus que par coups ? » a dit Mansour Cama. Le cas des Industries Chimiques du Sénégal est cité en exemple. Et au Premier ministre d’expliquer que les problèmes que traverse cette entreprise ne datent pas d’aujourd’hui. « Il s’est agi d’une mauvaise gestion pour ce qui est de cette boîte. Il y a également eu la mauvaise politique d’endettement des Ics ».
Pour le Macky Sall, d’autres questions s’y sont greffées notamment la série de procès. Au stade actuel, Macky Sall rassure : « nous sommes certains de trouver un nouveau partenaire et signer un concordat avec les créanciers ». Nous avons discuté avec les Indiens, précise t-il qui ont voulu nous imposer une main mise sur les phosphates de Matam ce que nous avons refusé. Cette assemblée générale a également permis aux différents chefs d’entreprise de s’exprimer sur des points importants notamment le code des marchés publics et la perception que l’on a de l’environnement économique au Sénégal de l’extérieur.

Le code des Marchés Publics

« M. le Premier ministre, nous avons beaucoup de mal à faire confiance à notre système concurrentiel et comme dirait l’autre, notre économie tarde à sortir du cercle vicieux de la recherche de rentes et le risque qui y est attaché d’un faible dynamisme de la part des acteurs » a estimé M. Cama avant de poser cette question de savoir « où est donc passé le Code des Marchés Publics, qui pour nous, compte parmi les signaux forts de la volonté de lutte contre la corruption ? ».
Répondant à cette interpellation, Macky Sall dira d’abord que « c’est tout à fait normal que des voix s’élèvent au sein du patronat dans cette période d’agitation ». Et il explique que pour ce qui est du Code des Marché Publics, des efforts ont été faits en ce sens. Et il précise que « nous sommes victimes de cette campagne de presse et d’intoxication ». Je ne dis pas, précise t-il « qu’il n’y a pas de corruption entre les adjudicataires et les autres ».

La Stratégie de Croissance Accélérée

Selon Mansour Cama, « si la Sca doit être le nouveau phare de notre développement, il est impératif de revenir à une bonne distribution des rôles. Un décideur politique ne saurait être en même temps un entrepreneur en quêtes de richesses faciles et de rentes sous-tendues par une corruptibilité avérée ». Très vite interpellé sur cette Sca, qui au vue de la situation et du contexte des environnements des affaires pourrait faire montrer que les bases en sont secouées et ce qui pourrait expliquer un piétinement de sa feuille de route, Macky Sall se dit très optimiste.
Et toujours selon la Cnes « si l’on a rêvé pour notre économie d’un Sénégal émergent, force est de reconnaître qu’aujourd’hui, nous craignons un atterrissage brutal ». Ce que le Premier Ministre a refusé d’admettre parce qu’estimant que « les indicateurs macro-économiques sont au vert ». Il ajoute que « le gouvernement fait ce qu’il peut, malgré la hausse du prix du baril du pétrole, qui a d’ailleurs été supporté par l’Etat, sans parler des subventions sur le gaz etc… ». Les débats ont permis de revisiter plusieurs secteurs de l’économie tout en cadrant bien le thème et les principes sur lesquels devrait s’appuyer cette bonne gouvernance.
Il s’agit de la primauté de l’Etat de droit, la transparence, la gestion axée sur les résultats, l’obligation de rendre compte et le respect des partenaires, nous dit-on. La confédération Nationale des Employés du Sénégal a également accordé une place à la situation qui prévaut à l’Ipres ou encore les risques qui pèsent sur l’entreprise, Jean Lefebvre Sénégal.

Rencontre Macky Sall/CA de l’Ipres

L’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal traverse une crise depuis quelques temps. Une occasion pour ces chefs d’entreprise de faire mention de la situation à l’Ipres. Macky Sall qui annonce une rencontre aujourd’hui avec le Conseil d’administration, reviendra sur les difficultés que traverse cette boîte depuis deux ans et demi mais aussi sur les textes et statuts de l’Ipres qui posent problème. Il précise que dans ces textes d’ailleurs, « le président du Conseil d’administration a des prérogatives du directeur ».
Il s’insurge également sur le fait que nous avons constaté que ce « Conseil d’administration décide de procéder à un appel à candidature pour limoger un directeur quelques mois après ». Autant de facteurs qui font que des entrevues sont nécessaires et le Premier ministre de dire que « nous sommes entrain de chercher une solution à l’amiable, pour une solution définitive de sortie de crise ». Une solution également à l’arrestation de Bara Tall c’est ce que prône bien des chefs d’entreprises présents, hier à cette assemblée générale parce que disent-ils, « avec cet emprisonnement des risques pèsent sur l’entreprise Jean Lefebvre ».

Affaire Bara Tall

Lors de la première interpellation par Mansour Cama, le Premier Ministre n’est pas allé trop loin dans cette affaire. « C’est un dossier que tout le monde a suivi. J’ai confiance en la justice et je pense que le droit sera lu ». Et « je m’interdis de parler de cette affaire qui est pendante devant la justice et je souhaite à Bara Tall qu’il recouvre très rapidement la liberté ». Seulement, Mansour Cama a tenu à repréciser sa pensée en expliquant qu’il y avait d’autres moyens de contraindre Bara Tall s’il a fauté.
Ces derniers le soutiennent en tant que chef d’entreprise comme eux, même si ce Bara Tall ne fait pas partie de la Cnes. Et partant de là, Macky Sall de dire que « la prison pour les chefs d’entreprise n’est pas une nouveauté. Ailleurs, les chefs d’entreprises, s’ils ont fauté vont en prison et pourquoi le Sénégal serait une exception ? ». Toujours pour ce qui est de l’emprisonnement du Patron de Jean Lebfèvre Sénégal, le Premier Ministre estime qu’il « appartient au juge d’apprécier et qu’il n’appartient à personne de traiter ce dossier encore moins la presse ».
raison que l’on s’acharne sur des bandeaux rouges, ça ne sert à rien ».

Trop de ministres dans le gouvernement

C’est le président du Mouvement des Entreprises du Sénégal (Medes) qui a tenu à soulever cette question du nombre élevé de ministres dans le gouvernement. Pour Mbagnik Diop, est-ce qu’il ne faudrait pas revoir cela ? « J’en suis conscient qu’il y a trop de ministres dans le gouvernement. C’est une question d’architecture gouvernementale. C’est un gouvernement avec plusieurs composantes » a dit M.Sall, avant d’expliquer que cela s’impose dans le contexte actuel où il faut gérer des tensions sociales. Et « je suis persuadé qu’après notre victoire, nous reviendrons à un gouvernement à dimension humaine ».
Les chefs d’entreprises qui avaient ressenti comme un « décalage dans la relation de partenariat entre organisations patronales et l’Etat » ont plus ou moins été satisfaits de la rencontre qui s’est terminée dans la bonne humeur. Des questions qui méritaient d’être soulevées ont été passées au crible, nous dit-on et de l’avis du Président de la Cnes, « un entrepreneur économique ne saurait être un délinquant à la recherche de gains faciles bâtis sur une corruption active des décideurs ». Et « les enjeux électoraux ne peuvent surtout pas justifier la mise entre parenthèse des règles de bonne gouvernance publique et privée au risque de mettre par terre une croissance encore fragile ».



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