Moins 15 FCfa en août, -42FCfa en septembre, -24 FCfa en octobre, cela fait 152 FCfa de moins que le prix du litre de gasoil affiche à la pompe depuis le mois d’août dernier, si l’on y ajoute la grosse baisse de 71 FCfa/l de gasoil, intervenue ce samedi 1er novembre 2008, dans le cadre de la nouvelle structure des prix des hydrocarbures raffinés.
Ce n’est d’ailleurs pas seulement le gasoil qui a suivi la tendance baissière actuelle du baril de pétrole, mais aussi l’essence super (-83 FCfa), ordinaire (-82 FCfa), pirogue (-82 FCfa), le pétrole lampant (-80 FCfa). Même les produits noirs comme le diesel-oil, ou encore le fuel-oil, ont subi des baisses respectives de 12,8% à 12,7% par rapport à la structure du 4 octobre dernier.
C’est ce qu’on appelle la vérité des prix car, après les mesures gouvernementales ayant abouti à l’introduction dans la structure des prix, d’une ligne « stabilisation fiscale » qui s’était traduit par le maintien, le 12 juillet 2008 (période où le baril a atteint 147,50 dollars, des prix TTC au consommateur à leurs niveaux du 14 juin 2008, les prix à la pompe n’ont pas cessé de baisser à l’instar du marché international. Pour ne rien gâcher, les prix des emballages de 6 et 2,7 kg de gaz butane restent bloqués à respectivement 2 500 et 1 000 FCfa.
Certes le gouvernement joue sa partition dans la dynamique de soutenir les prix intérieurs, mais il faut dire que le contexte est plutôt favorable et il convient d’espérer que ça dure encore, le temps que l’on mette en place une énergie de substitution. Car, si les compagnies pétrolières et le cartel pétrolier ont largement profité du baril à 147 dollars pour engranger des bénéfices colossaux à cette période, le maintien d’un baril à moins de 70 dollars à la « faveur » de la crise financière et la quasi-certitude d’une forte récession, n’est pas pour faire leurs affaires et il y a de fortes chances qu’ils rebondissent.
Investissements nécessaires
En attendant, la baisse des prix du baril bride la capacité des pétroliers à investir. Or, sans investissements nouveaux, le marché de l’offre risque de s’étioler et il sera difficile, à terme, de maintenir un baril bon marché.
Toujours est-il que les cours actuels du baril auraient déjà compromis le développement de projets coûteux, comme l’exploitation des sables bitumineux de la province canadienne de l’Alberta ou l’extraction du pétrole enfoui par plus de 6 000 mètres d’eau et de roche au large des côtes brésiliennes.
En présentant des résultats « satisfaisants », les dirigeants de Shell ont annoncé le report sine die de la seconde phase d’exploitation des sables bitumineux (mélange d’eau, de sable et de bitume) du Canada. Elle devait porter la production quotidienne de 100 000 à 200 000 barils. Total, elle, considère que les sables bitumineux ne sont pas rentables avec un baril sous les 65 dollars, le niveau atteint ces derniers jours. Les experts mettent désormais le seuil à 90 dollars. Ils n’en jugent pas moins les investissements plus que jamais nécessaires pour préparer la sortie de la crise.
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