INVESTISSEMENT- Lenteurs dans les procédures : Gadio déplore les blocages

Face à des Italiens porteurs de projets d’investissement, le ministre des Affaires étrangères a lancé un cri du cœur pour l’allègement des procédures d’investissement. Les Italiens, pour leur part, pensent financer des projets d’exploitation de l’énergie solaire et d’assainissement. Le ministre Cheikh Tidiane Gadio a inconsciemment reconnu le parcours du combattant que doit parcourir tout potentiel investisseur au Sénégal. S’adressant hier à une délégation italienne de la région lombarde, qui a des projets pour le Sénégal, le ministre des Affaires étrangères a déclaré : «J’espère que vous n’aurez pas de problème de douane, de police et que vous n’aurez pas à attendre pendant trois semaines dans vos chambres d’hôtels pour obtenir un certificat. Si cela arrive, venez me voir et j’en rendrai compte à qui de droit. Ce n’est pas normal que vous veniez investir dans notre pays et que vous rencontrez des problèmes administratifs.»

Le ministre s’exprimait après avoir entendu des membres de la délégation italienne présenter les atouts du Sénégal dans certaines domaines, dont l’énergie renouvelable et l’assainissement. A ce sujet, c’est à un plaidoyer sur l’utilisation de l’énergie solaire que s’est livré M. Mario Agostinelli, conseiller régional, responsable politique santé, de la région de Lombardie, sur le «projet eau et panneaux solaires». Pour lui, «l’Afrique devient noire et vit dans l’obscurité, le soir venu. Cette Afrique qui possède pourtant le soleil qui pourrait être utilisé comme source d’énergie. L’Afrique doit utiliser le soleil qui n’a pas besoin de chaînes de distribution industrielle. Il n’y a pas de problèmes de technologies, il s’agit de voir comment organiser la vie. C’est comme la guerre en Irak, des études ont montré que la consommation d’énergie de deux mois équivaut à 2 ans et trois mois d’énergie en Afrique, pour vous dire combien l’énergie est gaspillée. Le soleil est à tous et l’Afrique doit l’utiliser». M. Agostinelli, comme les autres membres de la délégation du Conseil régional de la Lombardie et de la province de Verbania, séjourne à Dakar dans le cadre de la formation, le partenariat dans les énergies renouvelables, pour deux jours.

Si les Italiens n’ont pas encore de projet spécifique pour le Sénégal dans le domaine des énergies renouvelables, ils sont venus avec des propositions qu’ils comptent faire aux Sénégalais en attendant de trouver un site. Pour le moment, la région du Fleuve est l’endroit choisi pour accueillir ces projets d’énergies solaires.

Les Italiens, par la voix de M. Giuseppe Civati, ont aussi présenté un projet d’assainissement de la ville de Ndiassane, dont l’étude de faisabilité a été bouclée au mois de mai dernier. Il entrera dans sa phase d’exécution au mois d’octobre prochain. Un projet dont le coût est évalué à 800 mille euros, soit plus de 4 milliards de francs Cfa.

Ces projets qui se complètent se feront avec des partenaires de la province de Milan, la Chambre de commerce mixte, la commune de Mantoue et la société Alsi de Mantoue. Ils travaillent dans ce projet depuis un an. «Des sociétés sénégalaises seront sollicitées pour la construction d’un centre d’épuration des eaux de pluie, avec une possibilité d’utiliser cette eau pour les usages agricoles avec la mise en place d’un certain nombre de services hygiéniques pour les populations de Ndiassane, et surtout des pèlerins lors des grandes manifestations religieuses», assure M. Civati. Ce sera le premier projet de la coopération décentralisée constante entre la cité communale de Mantza et la population sénégalaise. «L’intérêt du projet est de promouvoir l’environnement avec les populations, améliorer la vie économique, l’hygiène, dans les projets auxquels nous croyons.»