L'or de Sabadola rapporterait près de quatre-vingt milliards de nos francs aux multinationales qui l'exploitent. Mais, seulement le quart d'un million aux populations autochtones ! Ce qui amène le sociologue et non moins homme politique, Kally Niang, a parlé d'une « mafia » épaulée d'abord par le ministre Landing Savané et présentement par le ministre de tutelle, Me Madické Niang. Accusation que repousse ce dernier. Dans le cadre de sa thèse de doctorat sur les orpailleurs, le sociologue Kally Niang déclare sillonner depuis « des mois » la zone aurifère de Sabadola, dans la région de Tambacounda. À l'en croire, l'État a ouvert les portes de Sabadola à des multinationales « prédatrices » et « sans pitié ». Ce sont, avancent M. Niang, par ailleurs vice-président du Parti citoyen, quatre-vingt milliards de francs Cfa qui seraient tirés annuellement de Sabadola, par cette « mafia », qu'il dit présentement « cautionnée » par le ministre des Mines, Me Madické Niang. Pour la protéger, révèle le sociologue, à l'occasion d'une visite guidée du ministre des mines, une notification interdisant leur accès aux sites, a été signifiée aux journalistes qui devaient la couvrir. Parce que, dérive-t-il, « il n y a pas de transparence dans la démarche ». Ainsi, l'exploitation se ferait « dans la plus grande discrétion, avec l'Omerta comme loi et la méfiance comme norme ». Les clauses signées avec les sociétés multinationales, dont, indique-t-il, Mineral deposits limited, Rangold, « ne sont pas claires et font figure de banditisme économique ».
De l'autre côté, relève le vice-président du Parti citoyen, les populations sont tenues à « l'écart » et à la merci « d'étrangers qui leur causent d'énormes désagréments ». Elles n'auraient pas accès aux différents sites et « n'ont aucune possibilité pour servir de main-d'œuvre ». Un comportement des décideurs et exploitants qui non seulement « abâtardit la citoyenneté », mais également « conforte la violation » de la loi 9607 du 22 mars 96 portant transfert des compétences aux collectivités locales. Hélas, souligne encore M. Niang, en dépit de leurs gains, les compagnies minières ne proposent aux populations autochtones qu'un « soutien annuel » à hauteur de 250 millions de francs Cfa. Pourtant, déplore-t-il, l'orpaillage est une tradition multi-séculaire entourée de croyances et de représentations culturelles. La localité compterait 75 000 âmes. Ses villages, « sans eau ni électricité », seraient distants de 15 à 20 km ! Ainsi M. Niang, au nom de leur parti, en appelle à des « états généraux » autour de l'exploitation de l'or de Sabadola. Il « exige » également des « explications convaincantes » de la part de Macky Sall, Landing Savané et Me Madické Niang.
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