Des tonnes de poisson jonchent depuis quelques jours tout le littoral de la Petite Côte, de Toubab Dialao à la Pointe Sarène. Le spectacle effarant de cette quantité impressionnante de ressources halieutiques sur la plage de Mbour défraie la chronique et pousse à de nombreuses interrogations
Mercredi dernier, une délégation du Ministère s’est à cet effet rendue sur les lieux pour constater de visu l’ampleur du phénomène survenu au moment où l’on se plaint de la raréfaction des ressources halieutiques. On ignore pour le moment les causes exactes, même si à Mbour, les pêcheurs artisanaux n’hésitent à pointer du doigt leurs homologues de Dakar venus pêcher dans les eaux de Mbour avec des méthodes destructrices et interdites. « Mon intime conviction est que cette situation est due à une pêche irresponsable de la part de nos homologues de Dakar. Ces derniers utilisent de nouveaux filets interdits parce que non réglementaires. Ces pêcheurs sont des plongeurs munis de masques qui utilisent en plus ce genre de filets prohibés. Ils ont été chassés de Rufisque et les voilà qui viennent chez nous, avec la complicité de certains Mbourois qui les hébergent », s’écrie Badou Ndoye, le Président du Collectif des pêcheurs artisanaux de Mbour, bien connu dans la lutte pour une bonne gestion des ressources halieutiques. M. Ndoye balaie d’un revers de la main la thèse de la pollution. Il ne croit pas non plus que cette destruction soit l’œuvre des bateaux.
En effet, parmi ces espèces pélagiques découverts morts, certains étaient vivants, de l’avis de certains pêcheurs et ont même fait l’affaire des femmes transformatrices. Il faut dire que les populations, elles, ne se posent pas trop de questions et n’hésitent pas à se rabattre sur ces espèces étrangement retrouvées sur le rivage, conjoncture économique oblige. Comme cette habitante du quartier Golf qui nous confie avoir d’ailleurs goûté à ces poissons … « Je vais saisir le Ministre de l’Economie maritime car les faits sont graves. Avec tous les efforts menés par le gouvernement pour la protection des ressources halieutiques, cette situation est inacceptable. Nous pouvons soupçonner des bateaux qui ne respectent pas les mailles », s’est écrié le député Dib Niom, à l’occasion d’une visite d’un réceptif hôtelier qui borde le rivage où s’entassent ces poissons. Pourtant, au niveau de l’Administration de la Pêche, on semble minimiser le drame et parle de « périodicité » et d’une « affaire de pollution » Selon nos sources, plusieurs correspondances ont été adressées à l’Administration de la pêche qui prévoit de mettre fin à son mutisme affiché jusque-là dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire des poissons » de Mbour.
0 Commentaires
Participer à la Discussion