DAKAR, 24/05 - Grogne sociale croissante, déficit budgétaire "inquiétant", opposition renaissante, insécurité en Casamance: le pouvoir sénégalais est confronté à de multiples difficultés sur fond de crise alimentaire et de choc pétrolier.
Fait exceptionnel au Sénégal, quatre importantes centrales syndicales ont lancé jeudi un mot d`ordre de "grève générale" pour réclamer une hausse du pouvoir d`achat.
Diversement suivi, le mouvement n`en traduit pas moins un malaise social grandissant, déjà perceptible lors du défilé du 1er mai, qui avait rassemblé quelque 10.000 personnes scandant jusque devant les grilles du palais présidentiel: "Président, nous sommes fatigués! Le pays est cher!".
En 2007, le Sénégal qui importe la quasi-totalité de son riz et la totalité de son blé, deux denrées de base, a connu une inflation record de près de 6%, un niveau jamais atteint depuis la dévaluation du franc CFA en 1994. Depuis le début de l`année, la spirale inflationniste s`est poursuivie.
Une étude citée par la Banque mondiale révèle même que les prix des produits alimentaires au Sénégal sont de 24% supérieurs à la moyenne africaine et sont les plus élevés d`Afrique de l`ouest, à l`exception du Nigeria et du Cap-Vert.
Le choc pétrolier, avec un baril dont le prix a plus que doublé en un an pour dépasser les 135 dollars, frappe en outre de plein fouet un pays qui importe la totalité de son pétrole.
Les subventions de l`Etat pour tenter d`atténuer ce double choc alimentaire et pétrolier, ainsi que d`importantes dépenses publiques, ont dangereusement creusé le déficit bud- gétaire, obligeant le représentant du FMI Alex Segura à tirer la sonnette d`alarme au grand dam du gouvernement.
Economie
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