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Hydrodiplomatie à l’UGB : Vingt étudiants formés à la gestion des conflits liés à l’eau en Afrique de l’Ouest

Auteur: Babacar SENE( Correspondant) Saint-Louis

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Dans un contexte où l’eau devient une ressource de plus en plus convoitée et parfois source de tensions, l’université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) accueille une formation pionnière en hydrodiplomatie à l’intention de vingt étudiants triés sur le volet. Soutenue par la Coopération suisse et le Réseau africain des organismes de bassin (RAOB), cette initiative vise à renforcer les compétences en matière de prévention et de gestion pacifique des conflits liés aux eaux transfrontalières en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.
 
Cette session de formation, la première du genre sur le continent africain, s’inscrit dans le cadre du projet Dinoba, qui œuvre pour la diffusion des bonnes pratiques en matière de gouvernance des eaux partagées. Elle bénéficie également de l’appui de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), un acteur de référence en matière de coopération hydrique régionale.
 
« Là où il y a des eaux partagées, on se retrouve parfois sur des lignes de clivage », explique Ely Mohamed El Hadj, conseiller juridique de l’OMVS. « D’où l’importance de cette diplomatie de l’eau, pour encourager une gestion concertée, dans un esprit de paix ».
 
Une formation multidisciplinaire pour une problématique globale
 
Les vingt étudiants sélectionnés proviennent des départements de droit public, de droit privé et de sciences politiques de l’UGB. Choisis pour leur excellence académique et leur potentiel, ils sont appelés à devenir des acteurs clés de la coopération internationale en matière de gestion de l’eau.
 
Selon Pape Samba Ndiaye, directeur de l’UFR des Sciences juridiques et politiques de l’UGB, cette formation répond à une urgence croissante : « Seulement 3 % de l’eau sur Terre est douce, ce qui en fait une ressource rare et potentiellement source de tensions. L’hydrodiplomatie devient donc une compétence stratégique dans les relations internationales. »
Une réponse à des enjeux cruciaux pour l’Afrique
 
Le programme entend doter les futurs professionnels d’outils concrets pour faciliter le dialogue entre États riverains, prévenir les conflits et promouvoir une gestion durable des ressources hydriques. L’expérience du bassin du fleuve Sénégal, souvent citée comme modèle de coopération régionale, sert de cas pratique durant l’atelier.
 
« La concertation continue entre les États membres de l’OMVS permet d’éviter les tensions », rappelle Ely Mohamed El Hadj. « Des mécanismes existent, comme la Commission permanente des eaux, qui se réunit régulièrement pour anticiper les conflits ».
 
Ce projet s’inscrit dans une dynamique continentale visant à faire de l’eau un levier de paix plutôt qu’un facteur de division.
 
Vers une reconnaissance internationale de l’hydrodiplomatie
 
Longtemps portée par la diplomatie sénégalaise aux Nations Unies, la notion d’hydrodiplomatie commence à s’imposer dans les cercles académiques et institutionnels africains. En réunissant des organismes de bassin et des universitaires, cette formation ambitionne de faire de l’Afrique un modèle de gouvernance partagée des ressources naturelles.
 
« C’est un appel à l’union des cœurs pour la gestion de l’eau », résume Ely Mohamed El Hadj, soulignant la portée à la fois humaine et stratégique de cette approche.
 
Par cette initiative, l’UGB et ses partenaires tracent une voie nouvelle dans l’enseignement supérieur africain, misant sur la formation d’une génération capable de relever les défis de demain en matière de paix, de sécurité et de développement durable.
Auteur: Babacar SENE( Correspondant) Saint-Louis

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