Chez nous au Sénégal, notre législation ne prévoit pas les histoires de sorcellerie ou « deum » en wolof. Mais des phénomènes qualifiés de surnaturels peuvent, parfois, avoir des suites judiciaires si la personne accusée n’est pas l’objet d’un lynchage ou d’une mise en quarantaine. Cette fois-ci, une banale histoire de coiffure s’est terminée par des accusations de sorcellerie. Pour laver son honneur, la coiffeuse a porté plainte.
La dame C. F., native de Mbour, pouvait subir le sort de ces individus accusés de sorcellerie ou « deum » dans une histoire rocambolesque de coiffure. Cette coiffeuse, qui a pignon sur rue à Mbour, est régulièrement fréquentée par les jeunes filles.
Comme la dame Ng. S.. Pendant tout le temps que Ng. S. venue rendre belle sa tête ; malheureusement ce jour, la Senelec mit fin à ces moments agréables par un délestage plongeant le salon dans l’obscurité. C. F. acheta deux bougies pour éclairer son salon afin de terminer son boulot. D’ailleurs, pour y aller plus vite, elle remit l’autre bougie à sa cliente. Dernier acte, il fallait mettre un produit sur la tête de Ng. S. en y pulvérisant quelques coups avec la bombe. Quelques minutes peu après la tête de Ng. S. prit feu au grand étonnement de la coiffeuse.
D’après les explications fournies par celle-ci, il lui aura fallu user de tous les astuces pour éteindre le feu. Elle est aussitôt ressortie sans ne rien dire, sauf lorsqu’elle croisa un de ces quatre matins la coiffeuse C. F. qui lui adressa des salamecs. En retour, c’est surtout le mot « deum » qu’elle entendit comme pour lui dire qu’elle n’a pas encore oublié l’accident de l’autre jour. Selon elle, C. F. est une mangeuse d’âmes. On comprend aisément pourquoi la nouvelle s’est aussitôt répandue dans le quartier et en ville, ensuite elle a été relayée par les radios locales et les journaux.
C’est donc face à cette situation insoutenable que C. F. a porté plainte contre Ng. S. pour diffamation. Pour ce cas précis, il est difficile d’asseoir l’imputabilité des faits. C’est pourquoi, le tribunal a demandé aux protagonistes de rester tranquilles. Car, les histoires de « deum » très fréquentes en cette période hivernale sont source de nombreux conflits aux conséquences parfois incalculables. L’année dernière, c’est presque la même histoire qui s’était produite à Thiès. La seule différence, c’est que cette fois-ci, c’est la coiffeuse qui avait constaté la présence d’un oeil au milieu du crâne de sa cliente. Ce qui avait en même temps défrayé la chronique à Thiès. « Deum » ou pas, l’Afrique a bien ses mystères.
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