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KEDOUGOU - INSECURITE DANS LES ZONES D’ORPAILLAGE : Une femme tue un homme

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KEDOUGOU - INSECURITE DANS LES ZONES D’ORPAILLAGE : Une femme tue un homme

Une femme a sectionné une partie des testicules d’un homme. Il est décédé le lendemain au centre de santé de Kédougou. Les faits ont eu lieu dans les zones d’orpaillage le mardi 16 juin 2009. Avec cette agression, outre les autres problèmes, d’ailleurs tous suffisamment sérieux à l’image de la flambée des infections sexuellement transmissibles et le VIH ou encore les nombreuses malformations, c’est la criminalité qui gagne du terrain dans cette région.

Une femme a agressé un homme à Bantako, il est décédé le lendemain mercredi au centre de santé de Kédougou. Ce jour, pas grand monde n’a travaillé dans les placers du village de Bantako à l’annonce du décès du jeune homme agressé la veille par une dame qui, selon des sources dignes de foi, serait sa compagne.

Les faits remontent au mardi 16 juin dernier. C’est suite à une bisbille entre la dame et son compagnon pour une histoire de jalousie, que celle-ci, à en croire nos sources, lui aurait sectionné une partie de ses testicules. Evacué au centre de santé de Kédougou, il a rendu l’âme ce mercredi, un décès qui fait suite à un autre cas de meurtre perpétré sur un jeune Guinéen l’année dernière dans le même village, par des orpailleurs maliens qui l’ont battu à mort. Toute la contrée est plongée dans une profonde consternation.

Drogue, alcool et sexe, facteurs principaux de criminalité.

Dans les 80 sites d’orpaillage traditionnel de la région de Kédougou, mais particulièrement à Tenkoto, Massa Massa ou Bantako, c’est un monde fou venant de près de six pays de la sous-région qui s’y côtoient quotidiennement. Plus de dix mille âmes vivent dans la petite bourgade de Tenkoto par exemple, toutes attirées par le métal précieux.

Conséquence, c’est le grand banditisme qui s’y développe à pas de géant. Des orpailleurs se promènent avec des armes blanches. Certains font dans la vente et l’usage de drogues dures. D’autres versent dangereusement dans l’alcool fabriqué sur place, et qui serait de très mauvaise qualité. Ce qui fait que, très souvent, l’on déplore de vives altercations entre orpailleurs. Des femmes qui y font la navette pour s’adonner à la prostitution sont à l’origine pour la plupart de ses incidents. « Il est fréquent de voir une femme pactiser avec un orpailleur pour se faire payer 100 000 F Cfa tous les mois » a confié le président du Cadre local de concertation des organisations de producteurs (Clcop) de la communauté rurale de Tomboronkoto. Cet orpailleur très connu dans la zone s’est dit ulcéré par le comportement irresponsable de certains autochtones qui abandonnent leurs familles dans les villages pour « nouer des contrats avec ces belles de nuit, essentiellement des Guinéennes, maliennes, ghanéennes, nigérianes et Sénégalaises ».

Le VIH (7%) les IST flambent

Selon notre interlocuteur, et après plusieurs entretiens avec le célèbre chef de village de Tenkoto ainsi que l’actuel médecin chef de région, il est très clairement établi que le taux de prévalence du VIH est assez alarmant. Il oscillerait au tour de 7% dans la zone de Tenkoto. A en croire le président du Clcop de Tomboronkoto, le même constat serait pratiquement fait dans la zone de Bantako où des séances de dépistage sont également effectuées. « Nous avons tous peur, les infections sexuellement transmissibles font des ravages du fait des nombreux comportements à risque des orpailleurs dont certains sont prêts à offrir beaucoup de billets de banque en une nuit à une femme » expliquera-t-il.

La solution à ses yeux, c’est de dérouler un programme spécial de lutte contre ces maladies dans tous les sites d’orpaillage ainsi qu’une présence forte et remarquée de l’autorité avec des forces de dissuasions qui pourraient faire tilt dans la tête des orpailleurs, dont certains se croiraient en territoire conquis, du fait des millions de francs qu’ils amassent. Surtout qu’actuellement le gramme d’or coûte entre onze et douze mille francs.

Le mercure provoque des malformations

L’autre grand mal qui commence à troubler la quiétude des communautés minières, c’est l’utilisation du mercure. Ce produit est manipulé à longueur de journée par des enfants, des femmes mêmes enceintes et des hommes, histoire de récupérer la poudre d’or et accroître les chances de se faire beaucoup de grammes. Cette situation n’est pas sans conséquences (néfastes) sur leur environnement et leur santé.

Mamadou Dramé de Tomboronkoto reconnaîtra que beaucoup d’enfants y sont nés et ont perdu la vie du fait des malformations engendrées par le mercure. « Il arrive de voir un enfant qui naît avec un emplacement bizarre de ses yeux ou un pavillon d’oreille orienté vers le bas, de sorte que les populations et les membres du corps médical ont peur de lui. Fort heureusement qu’il ne vit pas longtemps » laissera-t-il entendre.

A la question de savoir si ce diagnostique est confirmé par des techniciens de la santé, M. Dramé répondra par l’affirmative. Présentement, les pouvoirs publics, à travers le projet d’appui au secteur minier s’activent pour mieux organiser les orpailleurs et les initier à des techniques modernes respectueuses de l’environnement et moins nocives pour leur santé. Ce mercredi également l’Ong « La Lumière a paraphé une convention avec le projet Usaid/Wula Nafa » pour appuyer les communautés minières dans ce sens.

L’insécurité alimentaire sévit ou menace

Pour le président du Clcop de Tomboronkoto, si l’Etat n’intervient pas en rationalisant très vite le secteur de l’orpaillage, « l’insécurité alimentaire fera surface. Et ce sera très grave. Actuellement voir un jeune dans les champs est synonyme de déplacer des montagnes. Tous sont dans les placers pour d’hypothétiques grammes d’or. Où est ce que nous allons si nous abandonnons l’agriculture ? s’est demandé.

Et de poursuivre : « l’on ne cultive pas, et si, comme il est fréquent de le voir, l’on ne trouve point d’or, surtout pendant cette saison hivernale où les risques d’effondrement des placers sont énormes, comment vas-t-on subvenir aux besoins de familiale ? » s’est interrogé Mamadou Dramé. C’est pourquoi il a invité les autorités gouvernementales à faire un plaidoyer dans ce sens, et à interdire l’accès aux placers, ne serait ce que pendant les deux premiers mois de la saison des pluies.



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