L’affaire, sans doute la plus complexe de la cour d’assises, va clore la seconde session qui se tient à Thiès. Interrogés sur le déroulement, des spécialistes ont affirmé qu’il faudra à la Cour, plusieurs jours pour vider cette affaire rocambolesque. C’est une grosse affaire de trafic de chanvre indien d’un total de 18 sacs de 233 kg, transportés par voie maritime de la Gambie au Sénégal et qui avait engendré le meurtre du policier Pape Faye alors que le commissariat de police de Mbour avait investi le village de Mballing. Ils sont poursuivis pour meurtre, complicité de meurtre, transport, détention et de trafic de chanvre indien, détention d’une arme sans autorisation administrative.
Dès le départ, la procédure avait été ouverte contre un total de 36 personnes habitant le village de Mballing. Parmi elles, seules 5 avaient échappé au mandat de dépôt. L’instruction du dossier a permis de décharger 16 mis en cause et de sérier les délits pour les autres.
Ainsi, finalement, 9 seront renvoyées devant le tribunal correctionnel de Thiès pour les chefs de détention et trafic de chanvre indien, 2 pour détention illégale d’armes. Pour les 9 qui restent, les 8 étaient hier à la barre de la cour d’assises dont 4 pour le chef de meurtre et 4 autres pour complicité de meurtre, transport, détention et trafic de chanvre indien alors que le dernier, du nom de Moustapha Bâ, est décédé en détention préventive le 11 Août 2004.
Pour rappel, au village de Mballing le 18 Juillet 2000, les éléments du commissariat de police de Mbour étaient en opération dans le cadre de l’exploitation d’une information qui leur avait été filée et faisant état de l’imminence du débarquement au village d’une important quantité de drogue convoyée par le nommé Alioune Fall dit «Malgache», un trafiquant notoirement connu. Une fois sur les lieux, les policiers se sont mis en embuscade un peu partout, ce qu’il leur permettra d’appréhender 3 personnes. Mais une clameur venant du centre du village orientera les policiers qui se précipitent sur les lieux pour découvrir leur collègue Pape Faye, gisant dans une mare de sang avec une blessure à la tête faite à coups de briques.
Les policiers auront entre temps une information de taille selon laquelle, la victime, avant de mourir avait tiré une balle qui avait atteint l’un de ses agresseurs et qui a été évacué à l’hôpital à Mbour. Ce dernier, en l’occurrence Mamadou Kâ, précisera avoir porté à la victime des coups avec une chaise qu’il tenait parce que, dit-il, il l’avait confondu avec un voleur. Et pour mieux identifier tous ceux qui avaient participé à cette folie meurtrière, la police avait organisé une rafle générale qui avait permis de mettre la main sur 10 individus.
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