Dakar, 1-er oct (APS) - Le musicien Youssou Ndour a plaidé pour la mise en place, en Afrique, de ''grosses compagnies'', seule façon selon lui, de faire en sorte que la valeur ajoutée tirée des ventes de disques reste sur le continent.
‘'Nous devons nous battre pour avoir des grosses compagnies africaines pour que la valeur ajoutée créée reste ici'', a affirmé l'artiste dans un entretien accordé au magazine économique ‘'Réussir'', à paraître lundi.
Youssou Ndour a dit qu'il a un projet dans le sens de créer une ‘'grande compagnie'' de disque africaine, estimant toutefois qu'il ne peut pas le faire seul. ‘'C'est un projet panafricain qui doit être porté par tous les gens intéressés par le showbiz, les institutions africaines, les banques, les ministères des affaires étrangères...'', selon le chanteur.
Il a rappelé qu'une fois, il a demandé pourquoi ne pas créer une banque à vocation culturelle qui financerait les industries culturelles. ‘'Ce serait bien d'avoir des banquiers qui réfléchiraient sur la question et aideraient à mettre en œuvre ce projet.''
Répondant à la question de savoir si la musique ne devrait pas être considérée comme un ''produit d'exportation supérieur'' en ce sens qu'elle apporte des devises tout en contribuant à rehausser l'image de marque du pays, il a dit : ‘'ça devrait l'être. Mais quand même, restons sur terre. La musique, en fait, c'est un son qui voyage à travers le monde. Mais, économiquement, il reste beaucoup à faire. Sauf pour quelques uns qui ont une aura mondiale''.
Citant l'exemple de son disque ‘'The Guide'' (1994), vendu à 3 millions d'exemplaires, Ndour a dit que ‘'si la maison de disques était sénégalaise, qui vend partout dans le monde, que l'argent généré revienne ici et crée d'autres sources de revenus, ce serait bien''.
‘'Mais dommage, ce n'est pas le cas, a-t-il regretté. La réalité est que je vais voir une compagnie mondiale appelée Sony qui me fait signer un papier comme quoi j'ai droit à 10 % des revenus, après déduction des charges. Si la compagnie vend 3 millions de disques, disons à 1dollar l'unité, ça fait 3 millions de dollars. Mais cet argent ne vient pas au pays. C'est un gros manque à gagner pour les économies africaines.''
Selon lui, ‘'c'est comme l'arachide ou la pêche. Il faut transformer nos produits localement pour pouvoir bénéficier, nous-mêmes, des plus-values. C'est valable pour les disques ou les droits d'auteur''.
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