Paris s'apprête à confier pour la première fois l'entretien de ses
pelouses à quatre moutons, sur un seul site pour le moment, afin de
limiter l'usage d'engins mécaniques et de désherbants, une nouvelle
étape vers une capitale plus "verte".
L'expérimentation commencera le 3 avril prochain sur un terrain
en friche de 2.000 mètres carrés appartenant aux Archives de Paris dans
le XIXe arrondissement de la capitale.
L'éco-pâturage consiste à faire paître des animaux pour conserver
des espaces naturels en état, sans avoir à les défricher à l'aide de
tondeuses ou à utiliser des herbicides.
"On réduit aussi la dépense énergétique et le recours aux
phytosanitaires", explique René Dutrey, responsable du projet et
maire-adjoint de Paris chargé du développement durable.
Trois "sessions de pâturage" de 15 à 21 jours se dérouleront
jusqu'au mois de septembre prochain, lorsque la municipalité dressera le
bilan économique et écologique de l'expérimentation.
La mairie de Paris multiplie les expériences écologiques pour
l'entretien de ses espaces verts depuis la mise en place en 2007 de son
Plan Climat, dont l'objectif est la réduction des émissions de gaz à
effet de serre de 75% en 2050.
Si l'utilisation des moutons se révèle efficace, d'autres
expérimentations pourraient suivre, sur des friches délaissées ou les
espaces verts des logements sociaux.
"L'objectif, ce n'est pas un fusil à un coup, mais bien de voir
comment on pourrait développer l'éco-pâturage en ville", assure le
chargé du projet, qui ajoute que cela pourrait être utilisé comme
support pédagogique par les écoles.
"EVITER QU'ILS MANGENT TOUT"
L'expérience nécessite la clôture des terrains.
"On ne peut pas demander à un mouton de brouter la pelouse et de
ne pas aller brouter le massif de fleurs d'à côté", indique René Dutrey,
soulignant l'impossibilité de lâcher ces animaux au milieu du Bois de
Boulogne ou dans des parcs non clôturés, pour "éviter qu'ils mangent
tout".
La mairie de Paris a choisi pour cette expérience quatre moutons
d'Ouessant, l'espèce "la mieux adaptée et la mieux adaptable" en
centre-ville.
"Le mouton d'Ouessant est de petite taille, il a un spectre
alimentaire extrêmement large et il est très résistant aux variations de
température", explique René Dutrey.
Peu utilisée pour sa laine, cette espèce était en voie de
disparition il y a une dizaine d'années. Désormais au nombre de mille
sur le territoire français, elle semble avoir trouvé une nouvelle
activité grâce à l'éco-pâturage.
Trois à six moutons d'Ouessant sont nécessaires pour tondre une surface entre 1.000 et 5.000 mètres carrés.
Achetés pour une poignée de pain à une bergerie - 260 euros -,
ces animaux seront hébergés entre chaque période de pâturage dans le
Bois de Vincennes, à la Ferme de Paris, équipement pédagogique et
environnemental de la mairie de Paris.
4 Commentaires
Walaye
En Mars, 2013 (12:51 PM)Aspa
En Mars, 2013 (13:02 PM)Peulh Bi
En Mars, 2013 (15:49 PM)Si ce n'est pas de l'espionage, cà lui ressemble foert....
Conte
En Mars, 2013 (03:36 AM)Participer à la Discussion