La Cour suprême birmane a rejeté, mardi, l'appel formé par les deux journalistes birmans de Reuters emprisonnés depuis décembre 2017 pour atteinte à la loi sur les secrets d'État.
Le verdict est confirmé. La Cour suprême de Birmanie a rejeté, mardi 23 avril, le recours de deux journalistes de l'agence Reuters condamnés à sept ans de prison après avoir enquêté sur un massacre de musulmans Rohingyas, une décision qui pourrait encore attiser les tensions avec la communauté internationale.
"Notre appel a été rejeté", a déclaré à l'AFP Khin Maung Zaw, l'un des avocats des reporters, à l'issue de l'audience. "Ils ont confirmé le verdict de l'instance inférieure", a-t-il ajouté.
Wa Lone, 33 ans, et Kyaw Soe Oo, 29 ans, emprisonnés depuis décembre 2017, peuvent en théorie déposer deux autres recours devant la Cour, plus haute juridiction du pays. Mais il n'est pas certain qu'ils le fassent, préférant peut-être s'en remettre à une éventuelle grâce présidentielle.
Prix Pulitzer
Les deux journalistes birmans ont reçu la semaine dernière le prix Pulitzer, plus haute récompense du journalisme aux États-Unis, pour leur enquête. Absents à l'audience mardi, ils ont été condamnés pour avoir enfreint la loi sur les secrets d'État, qui date de l'époque coloniale.
Ils sont accusés de s'être procurés des documents classifiés relatifs aux opérations des forces de sécurité birmanes dans l'État Rakhine, région du nord-ouest de la Birmanie, théâtre des exactions à l'encontre de la minorité musulmane rohingya.
Au moment de leur arrestation, en décembre 2017, ils enquêtaient sur un massacre de Rohingyas à Inn Din, un village du nord de l'État Rakhine. Depuis, l'armée a reconnu que des exactions avaient bien eu lieu trois mois plus tôt et sept militaires ont été condamnés à dix ans de prison.
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