Les Israéliens sont à nouveau appelés à élire ce mardi les 120 députés de la Knesset, alors que le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu joue sa survie politique après avoir échoué à former un nouveau cabinet à l’issue du scrutin d’avril.
Les sondages placent la coalition centriste Bleu et blanc de Benny Gantz au coude-à-coude avec le Likoud, le parti de droite de Netanyahu, et laissent entendre que Yisrael Beitenou, la formation ultranationaliste de l’ancien ministre de la Défense Avigdor Lieberman, pourrait se retrouver en position de “faiseur de roi”.
Le scrutin sera clos mardi à 22h00 locales (19h00 GMT).
De nouvelles élections ont été convoquées après que Netanyahu n’a pas été en mesure de trouver une majorité absolue à la Knesset à l’issue du scrutin d’avril, faute d’être parvenu à s’entendre avec les partis de droite, d’extrême droite et ultraorthodoxes. Le parti Bleu et blanc et le Likoud avaient obtenu 35 sièges chacun.
Il y a peu de divergences entre les deux principaux partis concernant les sujets les plus importants: la lutte régionale contre l’Iran, les liens entre les Palestiniens et les Etats-Unis et la stabilité de l’économie.
Netanyahu décrit son adversaire Benny Gantz, 60 ans, comme inexpérimenté et incapable d’être respecté par les dirigeants étrangers, à l’instar de Donald Trump. Gantz accuse pour sa part le Premier ministre sortant d’essayer de détourner l’attention des accusations de corruption à son encontre.
Avertissant qu’il pourrait être remplacé par des “gauchistes”, qui affaibliraient Israël aux yeux de ses ennemis et de ses alliés, Netanyahu a été omniprésent sur les ondes et les réseaux sociaux en appelant les sympathisants du Likoud à se mobiliser.
“C’est à vous de jouer ! L’avance (du Likoud) est mince”, lance-t-il dans une vidéo publiée sur Twitter.
ANNEXION DE LA VALLÉE DU JOURDAIN
Arrivé au pouvoir à la fin des années 1990, le Premier ministre sortant, âgé de 69 ans, vise le record de longévité à la tête du gouvernement israélien.
La fin de l’ère Netanyahu n’aurait probablement pas pour effet de modifier radicalement la politique concernant les questions extrêmement controversées dans le processus de paix avec les Palestiniens, qui s’est effondré il y a cinq ans.
Il a d’ailleurs annoncé la semaine dernière son intention “d’appliquer, avec un futur gouvernement, la souveraineté d’Israël sur la vallée du Jourdain et la partie Nord de la mer Morte”.
Son annonce a suscité peu d’enthousiasme de la part de Washington. L’administration Trump doit publier prochainement son plan de paix qui pourrait rester lettre morte: les Palestiniens l’ont rejeté par avance, le jugeant trop favorable à Israël.
Avant les dernières élections, le président américain Donald Trump avait donné un coup de pouce à la campagne de Netanyahu en reconnaissant la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan syrien, dont Tsahal s’est emparé lors de la guerre des Six Jour, en 1967, et qu’Israël a annexé unilatéralement en 1981.
Arthur Connan pour le service français
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