L'avocat de Nicolas Sarkozy dénonce vendredi une affaire "montée de toutes pièces" après la publication par Le Monde d'un article faisant état de soupçons de trafic d'influence par l'ancien président auprès d'un haut magistrat.La justice a placé Nicolas Sarkozy ainsi que deux anciens ministres de l'Intérieur sur écoute dans le cadre d'une enquête sur d'éventuels financements par la Libye de sa campagne présidentielle de 2007, selon le quotidien.Ces interceptions auraient révélé que l'ex-président et son conseil étaient "très bien renseignés sur la procédure en cours" à la Cour de cassation sur le dossier Bettencourt.
Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché à faciliter la promotion de Gilbert Azibert, avocat général à la Cour de cassation, en échange de renseignements, d'après Le Monde."Il n'y a eu aucun trafic d'influence", dit Thierry Herzog vendredi dans un entretien au quotidien. "Je constate qu'on a monté une affaire artificiellement."L'avocat, qui dénonce un "scandale d'Etat", rappelle que le magistrat en question exerce ses fonctions au sein d'une chambre civile de la Cour de cassation et non de la chambre criminelle compétente dans l'affaire Bettencourt.
"S'il n'est pas directement lié à la procédure Bettencourt, puisqu'il s'occupe de dossiers civils, Monsieur Azibert a accès au service intranet de la haute juridiction", écrit toutefois Le Monde.La Cour de cassation doit se prononcer le 11 mars prochain sur des pourvois formés contre la procédure des juges dans le volet abus de faiblesse de l'affaire Bettencourt, dans lequel l'ancien président de la République a bénéficié d'un non-lieu.
"C'EST MONSTRUEUX"
Elle doit notamment se prononcer sur la saisie par la justice des agendas deNicolas Sarkozy.Le 26 février dernier, le nouveau parquet national financier a ouvert une information judiciaire contre X pour violation du secret de l'instruction et trafic d'influence en marge de l'affaire Bettencourt.Des perquisitions ont été menées mardi chez Thierry Herzog et Gilbert Azibert dans cette affaire. À ce jour, personne n'a été placé en garde à vue ni mis en examen et l'instruction se poursuit, souligne une source judiciaire.Thierry Herzog, qui dit avoir soupçonné le placement de son client sur écoute, dénonce vendredi une "violation monumentale des droits de la défense".
"Ce n'est même pas scandaleux, c'est monstrueux", dit-il. "Je démontrerai le moment venu qu'il s'agit d'une affaire politique."Dans un communiqué, le porte-parole du parti socialiste David Assouline appelle à la "retenue" en ce qui concerne une affaire judiciaire en cours."Si la véracité des écoutes pratiquées (...) venait à être établie, il s'agirait d'un scandale d'Etat, qui acterait l'état de décomposition avancée d'un système clanique, qui a beaucoup abîmé notre démocratie", ajoute-t-il toutefois.Dans l'affaire Bettencourt, les juges enquêtent sur un éventuel abus de faiblesse de l'héritière de L'Oréal qui, selon une expertise, est en état de démence sénile depuis 2006.
0 Commentaires
Participer à la Discussion