Les bombardements de la Turquie sur les positions kurdes en Syrie créent le chaos et permettent à des proches de membres de Daesh de s’enfuir des camps dans lesquels ils étaient retenus.
La France est "inquiète" après la fuite annoncée de 800 proches de jihadistes étrangers de Daesh d’un camp en Syrie et appelle une nouvelle fois la Turquie à "terminer au plus vite son intervention" contre les Kurdes, a indiqué dimanche la porte-parole du gouvernement.
"Evidemment que nous sommes inquiets par rapport à ce qui pourrait se passer et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons que la Turquie (…) termine au plus vite l’intervention qu’elle a commencée, que nous avons évidemment condamnée", a déclaré Sibeth Ndiaye dans l’émission "Dimanche en Politique" sur France 3.
Les autorités kurdes ont annoncé dimanche que 785 proches de jihadistes avaient fui le camp de déplacés d’Aïn Issa, situé dans le nord de la Syrie, à proximité de combats entre forces kurdes et proturques. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a quant à lui assuré que les gardes du camp l’avaient "quitté" et que "des déplacés" fuyaient "au fur et à mesure".
Des conséquences internationales
S’adressant à l’ONU mais aussi à la coalition internationale emmenée par Washington mise sur pied pour lutter contre les jihadistes, les autorités kurdes ont réclamé "une intervention rapide pour empêcher une catastrophe dont les conséquences ne se limiteront pas à la Syrie".
Le camp d’Aïn Issa accueillait 13 000 déplacés, dont 785 membres des familles de Daesh, selon les autorités kurdes, qui avaient déjà évoqué la possibilité d’un transfert vers un secteur plus sécurisé.
Selon le responsable du camp, les bombardements ont eu lieu près du secteur dans le camp où sont installées des familles de jihadistes originaires d’une cinquantaine de pays. Certains déplacés qui ne sont pas affiliés à Daesh ont également pris la fuite "par crainte des bombardements". Le "chaos" règne dans le camp, a dit l’OSDH, précisant que des gardes ont été contraints de se retirer pour "participer aux combats".
Le chef du Pentagone Mark Esper a annoncé dimanche le retrait de jusqu’à 1 000 soldats américains du nord de la Syrie, sur ordre de Donald Trump, évoquant sur la chaîne CBS une "situation intenable" pour des troupes qui "peuvent se retrouver prises en étau" entre les Kurdes et les Turques.
Vers un retour de Daesh??
Confrontées depuis mercredi à une offensive lancée par Ankara et ses supplétifs syriens contre leurs régions dans le nord de la Syrie en guerre, les autorités kurdes ont maintes fois mis en garde contre une résurgence de Daesh.
Elles ont assuré que le chaos sécuritaire pourrait permettre à des cellules dormantes de Daesh de libérer les milliers de jihadistes et leurs familles qui sont retenus dans des prisons ou des camps de déplacés.
Vendredi, les forces kurdes ont affirmé que cinq jihadistes de Daesh s’étaient échappés d’une prison après des raids aériens turcs ayant visé ses environs.
Quelque 12.000 jihadistes de Daesh, des Syriens, des Irakiens mais aussi 2.500 à 3.000 étrangers originaires de 54 pays, sont détenus dans les prisons des Kurdes, selon leurs statistiques officielles. Les camps de déplacés accueillent quelque 12.000 étrangers, 8.000 enfants et 4.000 femmes.
2 Commentaires
Or depuis l’avènement de DAECH les occidentaux ont utilisé ces milices kurdes syrien affiliées au PKK pour combattre DAECH ce qui revient à : Nous européens, nous utilisons les Terroristes moins pathogènes pour nous contres ceux qui nous menacent.
Sauf que quand on arme et finance des gens qui n ont jamais caché leur objectifs de créer une entité kurde, on menace l'intégrité et la sécurité de la Turquie, de la Syrie, de l'Irak, de l'Iran, car dans tous ces pays le problème est le même : Certaines organisations kurdes aspirent à la création d’état kurde en Irak, en Iran, en Turquie et en Syrie.
Imaginez que la Turquie arme et finance les indépendantistes de la Corse française pour une raison quelconque.
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