Depuis la libération provisoire de plusieurs personnes poursuivies dans le cadre du dossier du Fonds Force Covid-19, le débat enfle. Certains s’indignent, soupçonnent, accusent à demi-mot ceux qui ont accepté de donner des garanties. Ce, au lendemain de la conférence de presse des 3 procureurs (Procureur de la République Ibrahima Ndoye, Procureur Général Mbacké Fall et procureur du pôle judiciaire financier Abdoulaye Alioune Sylla), tenue au Palais de justice de Dakar.
Selon l’avocat, Me Souleymane Soumaré, le simple fait de contribuer à une libération sous caution n’équivaut pas à une reconnaissance des faits.
« Il ne faudrait pas se hâter d’accuser ceux qui ont cautionné de s’être enrichis au-delà de ce que leur statut de fonctionnaire leur permet», a-t-il précisé.
Ainsi, il révèle : « En tout cas, pour les cautionnements auxquels j’ai assisté, ce sont les amis et les familles, larges en nombre, qui se sont cotisés et qui ont tapé sur toutes les portes possibles pour rassembler les sommes nécessaires à la libération de leurs proches poursuivis pour détournement de deniers publics. Et cela n’a pas du tout été facile . Cautionner ne signifie pas reconnaître les faits reprochés».
« À la fin de procédure, si la personne est déclarée innocente, la justice lui restitue les montants cautionnés, mais… »
Par ailleurs, fait savoir la robe noire, sur sa page Facebook, ce vendredi, «c’est un mécanisme légal de garantie financière prévu par le Code de procédure pénale pour permettre à un prévenu de bénéficier d’une liberté provisoire, en attendant l’instruction de son dossier par le juge ».
Me Souleymane Soumaré de soutenir que « ce principe de cautionnement est aussi admis avec les délits de droit commun comme l’escroquerie et l’abus de confiance ».
Seulement, précise-t-il également, pour les deniers publics, il faut soit des contestations sérieuses (difficiles à faire valoir dès le début de la procédure), soit le remboursement ou le cautionnement pour obtenir la liberté.
« À la fin de procédure, si la personne est déclarée innocente, la justice lui restitue les montants cautionnés. Dans le cas contraire, les montants iront à l’État où aux victimes. Ainsi, tous les intérêts des parties en cause sont sauvegardés », renseigne le conseil.
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