"Vous avez reconstruit l'histoire pour charger l'accusé!" De son ton hautain et intimidant, l'avocat d'Oscar Pistorius a joué son va-tout jeudi, au quatrième jour du procès du champion handicapé, pour tenter de nouveau de discréditer un témoin capital, qui a entendu la petite amie de l'athlète appeler à l'aide avant d'être abattue. Charl Johnson, sous le feu des questions et insinuations de Me Barry Roux, n'a pas vacillé.
Informaticien discret à la voix fluette, visiblement très gêné par la gloire médiatique dont il jouit désormais, cet homme précis et rigoureux a affirmé, comme son épouse lundi et mardi, avoir entendu des cris de femme, des appels à l'aide d'un homme, et descoups de feu. "Le contraste entre la peur et l'intensité dans la voix féminine, et la monotonie de la voix masculine m'a frappé. (...) Il avait presque l'air embarrassé d'appeler à l'aide", a-t-il dit.
C'est là que Me Roux l'a accusé, alternant sourire narquois et ton comminatoire, d'avoir reconstruit son souvenir pour coller à la version d'un meurtre prémédité. "Je n'ai aucune raison de reconstruire l'histoire et d'incriminer qui que ce soit", a répondu le témoin à la juge. La défense, tout au long du procès, va plaider la thèse de la méprise tragique. Pistorius, croyant à l'intrusion d'un cambrioleur par la fenêtre, aurait tiré quatre balles dans la porte des toilettes, sans savoir sur qui il faisait feu. L'accusation soutient elle la version d'une dispute qui a tourné au drame.
1 Commentaires
Djibanca
En Mars, 2014 (14:38 PM)Participer à la Discussion