Il s’agit de la énième retouche de l’attelage du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. Le 4e du genre depuis qu’il a été constitué le 1er mai 2009. Le come-back de certains politiques - réputés «purs et durs» comme Aminata Tall et Adama Sall - est, à ce sujet, plus que significatif. Il en est ainsi du retour en zone de l’ex-mairesse de Diourbel au Palais comme ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence. Sauf que la machine gripperait sur un «petit grain de sable», à savoir que sa fille, Mame Fatim Guèye, travaille dans le Cabinet politique du chef de l’Etat». En tout cas, d’aucuns voient sa nomination comme une manière de faire barrage aux manœuvres de récupération de la dame par certaines forces politiques dont l’Alliance pour la république (Apr) de Macky Sall. C’est aussi un signal qu’Aminata Tall reste sur la ligne Idy. Quid de l’ancien ministre de l’Hydraulique, Adama Sall, qui devra retrouver le Conseil des ministres en héritant de l’Assainissement et de l’Hygiène publique ? Ce responsable politique originaire du Fouta n’avait cessé de dénoncer son limogeage au lendemain des Locales ? Par contre, le départ de Cheikh Tidiane Sy, pourtant réputé très proche du Président Wade, donne lieu à toutes sortes de conjectures. Là où son ex-poulain, Aliou Sow, jusqu’ici ministre délégué de la Décentralisation et des Collectivités locales, théoricien ( ?) de la candidature de Me Wade à la Présidentielle 2012 et de la suppression du premier tour, devient ministre plein. Toujours au chapitre des calculs ayant sous-tendu ce réaménagement ministériel, il reste constant que le Président Abdoulaye Wade a voulu donner des gages et un signal fort à la Casamance qui a le plus grand nombre de ministres dans ce gouvernement. Il s’agit de Mamadou Lamine Keïta, Innocence Ntap Ndiaye, Amadou Tidiane Bâ, Faustin Diatta, Bécaye Diop et Abdoulaye Baldé.
Baldé et Bécaye Diop en terrain miné ?
Mais, s’il y a une «affectation» qui intrigue les observateurs, c’est bien celle d’Abdoulaye Baldé, ci-devant Secrétaire général de la Présidence de la République, qui devient ministre des Forces armées. Il remplace Bécaye Diop qui, lui, hérite du stratégique ministère de l’Intérieur. Une combinaison qui, selon des sources dignes de foi, obéit à une logique allant dans le sens «de trouver, avec des fils de la Casamance, une solution définitive à la rébellion qui sévit au sud du pays». Un chantier loin d’être de tout repos. Surtout dans le contexte de recrudescence de la violence et piétinement du processus de paix. Nombreux sont, également, ceux qui pensent que «Me Wade a nommé Baldé à ce poste pour avoir une mainmise sur la Grande muette et prévenir d’éventuels troubles». Son départ du Secrétariat général de la Présidence est aussi analysé comme relevant d’un «désir de Me Wade de diminuer le spectre d’influence de quelqu’un qui a réussi à tisser un réseau qu’il fallait démanteler, mais sans se le mettre à dos».
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