Enfin, les deux alliés, qui se confronteront à la prochaine présidentielle, ont trouvé un terrain d'entente : Landing Savané et ses camarades ne se retireront du gouvernement qu'en décembre prochain. Mais, s'il y avait un deuxième tour entre postulants à la présidence de la République, ils se rangeraient derrière Me Wade. C'est ce « deal » qui aurait amené Me Wade à retarder le dépoussiérage de l'attelage gouvernemental.
Avant de s'envoler vers l'Europe, pour quelques jours de vacances, soins et contacts, le chef de l'État avait pris le soind'arrondir les angles avec son dernier grand allié : Landing Savané, poussé, récemment, vers la course présidentielle par son parti. La rencontre était nécessaire pour le patron de And Jëf/ Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads). Car s'il claquait la porte du pouvoir « sans s'assurer de quelques préalables », bien de ses camarades pourraient le quitter, pour demeurer aux côtés de son allié depuis 2000 : Me Wade. Parmi ceux-ci, on cite le ministre du Commerce et numéro 2 de AJ, Mamadou Diop Decroix, le ministre de l'Industrie Bineta Bâ Samb et deux directeurs de sociétés nationales, confiées à Aj. Rappelons que trois camarades de M. Savané trônent à la tête de sociétés publiques que sont l'Agence pour la promotion de l'artisanat, l'Institut de technologie alimentaire et l'Agence sénégalaise pour l'innovation technologique. Me Wade, aussi, s'il laissait partir dans la douleur M. Savané, pourrait s'exposer à un énième feu et à des critiques ; genre : « il ne sait pas conserver ses amis ». Rappelons qu'il a « lâché » Amath Dansokho et son Pit, Moustapha Niasse, Premier ministre du début de l'alternance, Abdoulaye Bathily, qui l'avait convaincu qu'il devait, en 2000, affronter Abdou Diouf. M. Savané est donc le dernier des « mohicans » demeurés avec Me Wade. Ainsi, le chef de file des libéraux et celui des « follistes » ont fini par s'entendre « raisonnablement » : pour ne pas être désapprouvé par sa base, Landing sera de la prochaine campagne présidentielle. Candidat « sans illusions », il soutiendra en revanche Me Wade, « si jamais il y a un deuxième tour ». En retour, lui et ses trois camarades, nommés ministres, resteront dans les grâces du pouvoir jusqu'à la fin de cette année ; soit à deux mois environ des élections. Au-delà de cette date, ses camarades, nommés directeurs de sociétés publiques, pourraient eux être maintenus. Landing aurait donc accepté le « deal », pour mieux rassembler son butin de guerre pour les prochaines législatives et la présidentielle. Mais également, pour ne pas perdre certains de ses camarades, avec qui il chemine depuis des décennies. D'ici cette date limite, les « follistes » devraient être moins virulents à l'endroit de leurs alliés. C'est du fait du » cas Landing Savané », que Me Wade aurait différé, jusque-là, le remaniement ministériel qu'il projetait. Certainement qu'en début d'année, trois nouveaux ministres vont retrouver l'équipe de Macky Sall.
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