La mesure prise par le Président hier de procéder, entre autres, à des retenues sur les salaires, avait fini de faire croire qu’il avait laissé de côté les petites querelles politiques qui minent le Parti démocratique Sénégalais (Pds). Que non ! Le patron du Pds a en effet scellé hier le sort du secrétaire général national adjoint du Pds et président de l’Assemblée nationale, Macky Sall. En effet, après la rencontre du conseil des ministres, le président de la République a convoqué tous les ministres membres du comité directeur à une réunion restreinte. Lors de cette rencontre, Me Abdoulaye Wade a vanté les mérites de Farba Senghor et de Abdou Fall, connus pour leur hostilité envers Macky Sall. Mieux, après avoir tressé des lauriers à ces derniers, Wade s’en est violemment pris au président de l’Assemblée nationale qu’il a accusé de l’avoir trahi. Plus précis, Wade dira qu’en ne l’informant pas, entre autres de la convocation de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci), c’est comme si Macky Sall le poignardait dans le dos.
D’ailleurs à ses interlocuteurs, le secrétaire général national du Pds dira avoir fait la remarque à Macky Sall avant de dire : «Le sort de Macky Sall est désormais entre les mains du Pds». Une occasion saisie par certains ministres qui ont proposé que la rencontre des présidents et secrétaires généraux de fédérations Pds convoquée aujourd’hui par le directeur des structures, et qui initialement devait porter sur la hausse des prix, soit mise à profit pour faire une motion afin de demander le départ de Macky Sall du poste de numéro 2 du Pds. Est-ce que ce sera le cas aujourd’hui ? Peut-être oui, peut-être non.
En effet, Wade qui s’envole pour Paris aujourd’hui, a reçu hier après cette rencontre avec les ministres membres du comité directeur, le porte-parole du Pds, Abdoul Fall.
Il a été retenu que c’est lors d’une rencontre du Comité directeur qui se tiendra au retour de voyage du Président, que Macky Sall sera officiellement limogé de son poste de numéro 2 du parti. Avant que la machine pour le forcer de quitter la Présidence de l’Assemblée ne soit mise en branle. Pourtant, avant-hier, on croyait que les relations entre le président de la République et son ancien Premier ministre étaient revenus au beau fixe. Recevant d’ailleurs Macky Sall jeudi dernier, Me Abdoulaye Wade avait tiré à bout portant sur ceux qui s’agitent contre son ancien directeur de campagne. Vingt-quatre heures auparavant, le Président recevait Awa Diop et Pape Samba Mboup en audience, après que ces deux derniers eurent fait un déplacement chez Macky Sall.
La présidente du mouvement des femmes, vantant les mérites de l’ancien Premier ministre, avait même fondu en larmes devant le président de la République. Son argumentaire sera renforcé par la suite par Abdoulaye Faye et Souleymane Ndéné Ndiaye. Mais il semble qu’un élément nouveau, inconnu pour le moment, s’est passé dans la journée d’hier pour que le Président se radicalise contre le maire de Fatick.
Wade «obligé» de réduire le nombre de ministres
Peu avant ces deux rencontres, Me Abdoulaye Wade, ès qualité de président de la République a présidé la traditionnelle rencontre du Conseil des ministres. Outre les restrictions sur les salaires, qui n’épargnent même pas les ministres, le Chef de l’Etat a annoncé avec fermeté qu’il va réduire le nombre de ministres du gouvernement. Me Abdoulaye Wade a dit avoir «essayé d’être bon», mais qu’il est «obligé» vu la situation, de réduire le nombre de ministres de la République. Avant de dire aux ministres que ce n’est la peine d’aller voir des marabouts. Aussi, un réaménagement du gouvernement est-il imminent. Le secrétaire général de la Présidence de la République, Abdoulaye Baldé, qui devait rallier la France, a été retenu pour les besoins de ce réaménagement par le chef de l’Etat. À des interlocuteurs, Wade a fait savoir qu’il y aura beaucoup de départs. Qui va partir et qui va rester ?. De source très sûre, l’inénarrable Farba Senghor, sera promu ministre d’Etat dans le prochain gouvernement. Il pourrait même, en plus des Départements qu’il gère (les Transports aériens et terrestres), avoir le Tourisme. Le ministère de la Décentralisation sera cumulé à celui de l’Intérieur. Reste à savoir qui va en être le patron.
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