« Après une saignée, il faut poser un garrot » : c’est par cette métaphore saisissante que le président Bassirou Diomaye Faye a décrit la situation économique du Sénégal lors de son face-à-face avec la presse ce 4 avril 2025. S’exprimant sur les défis actuels, il a détaillé les réformes engagées pour assainir les finances publiques et relancer l’économie. « Le chapitre des audits, lancé dès les premiers mois de mon mandat, visait à établir un diagnostic précis de la gestion passée. Aujourd’hui clos, ils ont révélé les failles, instauré un climat de transparence et ouvert la voie à des réformes structurelles », a-t-il expliqué. Il a également confirmé que des discussions avec le FMI sont en cours pour définir une nouvelle orthodoxie budgétaire, adaptée aux réalités sénégalaises.
Le chef de l’État reste prudent face aux opportunités de financement extérieur. « Des offres existent, mais nous les examinons avec discernement. Il ne s’agit pas de creuser la dette, mais de privilégier des financements abordables et alignés sur notre souveraineté économique », a-t-il insisté, soulignant une approche réfléchie dans le choix des partenaires.
Élargir la base fiscale sans alourdir la charge
Au cœur de la stratégie économique figure une réforme fiscale ambitieuse. Plutôt que d’augmenter les taux d’imposition, le gouvernement mise sur l’élargissement de la base des contribuables. « Le meilleur impôt est celui que les citoyens paient de bonne volonté », a déclaré le président, appelant à une participation volontaire des Sénégalais. La digitalisation des services fiscaux et administratifs, déjà en marche, vise à améliorer la traçabilité, simplifier les paiements et identifier les niches fiscales inexploitées. L’objectif : mobiliser davantage de ressources internes pour financer les priorités nationales.
Une relance économique en marche
Optimiste, Bassirou Diomaye Faye assure que « la relance économique est déjà enclenchée ». « Elle ne se décrète pas à un instant précis, elle se construit par des choix stratégiques », a-t-il précisé. Parmi ces priorités : réorienter les dépenses publiques, évaluer rigoureusement le budget et soutenir le secteur privé. Le gouvernement s’engage à desserrer l’étau pesant sur les finances publiques tout en créant un climat favorable aux investissements. « Des nations ont surmonté des bombardements et des crises profondes pour se relever. Nous en sommes capables », a-t-il affirmé avec conviction.
En conclusion, le président a lancé un appel à la mobilisation collective : « Nous voulons bâtir ce pays avec les ressources des Sénégalais. C’est ensemble que nous poserons les fondations d’un avenir où les générations futures ne porteront pas le poids des erreurs passées. »
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