Pour eux, la date butoir du 11 mai est "intenable et irréaliste". Les maires d'Île-de-France demandent solennellement à Emmanuel Macron de reporter la réouverture des écoles à une date ultérieure au 11 mai.
"Nous, maires d'Île-de-France, vous demandons solennellement de repousser la date de réouverture des écoles s'agissant des départements classés rouges et en particulier de l'Île-de-France à une date ultérieure au 11 mai, qui permettra l'application stricte d'un protocole sanitaire tout aussi strict qui commence à peine à être diffusé aux villes", écrivent les maires signataires dans une lettre ouverte au président, publiée dimanche 3 mai sur le site de La Tribune.
Ces 329 signataires, dont la maire de Paris, Anne Hidalgo, dénoncent un déconfinement "à marche forcée" alors qu'ils n'ont pas toutes les informations. "La préparation du déconfinement se fait dans un calendrier à marche forcée, alors que nous n'avons pas encore toutes les informations pour préparer la population, et que les directives sont mouvantes", font valoir les maires.
La question de la responsabilité juridique@AMIF_asso@villeetbanlieue
— Philippe RIO (@prio91350) May 3, 2020
Une Tribune de maire d Ile de Frnace que j ai cosignéhttps://t.co/gYOXGv4OmV
Les édiles demandent aussi au président de la République "de ne pas faire reposer sur les maires la responsabilité juridique, politique et morale de la réouverture des écoles", alors que des parlementaires envisagent des initiatives pour mieux protéger juridiquement les maires. En effet, rien n'empêcherait aujourd'hui des parents de porter plainte contre le maire de sa ville si son enfant contractait le covid-19 à l'école.
"La souplesse et l'adaptation aux conditions locales sont nécessaires, et les maires souhaitent bien évidemment être associés à cette concertation (...). Mais le désengagement de l'État de ses responsabilités en matière éducative et sanitaire, en pleine crise et alors que l'état d'urgence va être prorogé, est inimaginable", pointent-ils.
"Prioriser clairement les enfants"
"Nombreux sont ceux qui n'ont pas encore d'informations sur les enseignants qui seraient disponibles pour nos écoles, sur le nombre d'animateurs qui pourront être disponibles pour le périscolaire, ni même des effectifs des élèves à accueillir", déplorent les maires franciliens. Ainsi, les élus appellent le gouvernement à "prioriser clairement les enfants qui pourront/devront reprendre le chemin de l'école en Île-de-France en tenant compte du contexte familial de chaque enfant".
Plusieurs syndicats de l'enseignement avaient déjà dénoncé ces derniers jours une date de réouverture arbitraire, la principale organisation du primaire SNUipp-FSU regrettant qu'elle n'ait été validée par aucune autorité médicale.
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