Si le Comité central et le Bureau politique entérinent la décision du Secrétariat permanent, Amath Dansokho, secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), ne démissionnera pas de son poste de député à l’Assemblée nationale.
Amath Dansokho ne marchera pas sur la même trace que Moustapha Niasse, Madior Diouf et autres. Au lendemain du 30 juin, il empruntera une autre «trajectoire» que celle choisie par les leaders précités. Pourtant, telle n’était pas sa volonté. Sur tous les toits, le secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) avait crié sa ferme décision de démissionner de son poste de député à l’Assemblée nationale, si Wade maintenait sa profonde volonté de proroger leur mandat en vue du couplage des élections.
Aujourd’hui, le secrétariat permanent, réuni en sa séance du mercredi 15 juin, en a décidé autrement. Et Amath Dansokho, actuellement à Paris, s’est plié au choix de cette instance. «Il nous a dit : «je m’en tiens à la décision du parti et je l’assume avec vous». Et nous assumons avec lui les conséquences de la décision devant le peuple sénégalais», rapporte le Pr Sémou Pathé Guèye qui tenait, hier, un point de presse. Cela dit, cette décision n’est pas encore définitive et ne saurait l’être. Et pour cause, «elle va être examinée par le Comité central et le Bureau politique», renseigne M. Guèye. Ce qui veut dire que la position de ces deux dernières structures peut se révéler, demain, en porte-à-faux avec celle du Secrétariat permanent. Si cela arrivait, «nous allons abdiquer. Cela ne signifie pas que nous avons été désavoués. Non, parce que nous sommes dans un parti démocratique où chacun a des opinions différentes». Et comme il le note, c’est la décision de la majorité qui primera sur tout.
Pour cette structure, il ne s’agit pas de se cacher derrière une certaine morale, pour dire au peuple : «Puisque le secrétaire général l’avait déjà promis, nous devrons respecter sa parole.» Le Pit ne fonctionne pas ainsi, surtout que jusqu’ici jamais le parti, en tant qu’instance, ne s’est pas prononcé sur cette question, précise Sémou Pathé Guèye.
Aussi Amath Dansokho restera-t-il à l’Assemblée nationale «pour alerter l’opinion sur les complots et les coups fourrés que les députés trameront», indique toujours M. Guèye. Et il fera ce travail avec les membres du groupe parlementaire qui auront décidé de rester, en rapport avec les autres de l’opposition qui partageront leur position. Pour le porte-parole du Pit, il n’est pas question de laisser ce pays à ces individus avides de pouvoir, qui n’ont qu’un seul objectif : trouver à tout prix le moyen de se faire réélire. Et, selon Sémou Pathé Guèye, même si elle se trouve illégale, cette Assemblée nationale d’après 30 juin, il ne faut pas donner à ces individus l’opportunité d’arriver à leur fin.
Pour ceux qui auraient une arrière-pensée par rapport à la décision du secrétariat du Pit, M. Guèye tonne : «Un parti qui a craché à plusieurs reprises sur un poste ministériel ne peut avoir aucun intérêt à s’accrocher sur un strapontin parlementaire.»
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