DEPARTEMENT DE MBOUR : Une dame de fer pour extirper le Sopi de sa torpeur

C’est connu, le département de Mbour, est un bastion difficilement déboulonnable de l’Ups/Ps. Malgré l’usure du temps, ce fief du premier Président sénégalais, Léopold Sédar Senghor et du Secrétaire général du Ps, Ousmane Tanor Dieng, résiste aux multiples assauts de la coalition Sopi devenue Alliance Sopi pour demain. Le 12 mai 2002, seules 03 collectivités sur 12 étaient contrôlées par le Sopi. Le 19 mars 2009, sur 16 collectivités, 03 restent bleues, malgré la descente du pape du Sopi.

Les raisons de ces débâcles répétitives sont surtout à chercher dans le manque de charisme des animateurs de la scène politique locale, mais surtout l’adversité atroce entre responsables libéraux. Ceux qui étaient là aux premières heures du Sopi, ont fini d’afficher leurs limites objectives pour aider leur parti à mobiliser. Ils refusent de faire la place à ceux qui viennent d’arriver. Les alliés de la mouvance présidentielle sont émiettés en plusieurs morceaux ; essentiellement l’Urd et Aj sont presque décimés au niveau local par des querelles intestines. Les autres composantes de l’A.S.D, sont presqu’inexistantes dans la Petite côte.

Dans ce contexte, l’Alliance de Me Wade, même avec le retour de Idrissa Seck, émergera difficilement du lot aux Présidentielle et Législatives de 2012. Mbour sera une zone certaine de résistance aux prochaines consultations électorales. Il est presque sûr que les collectivités suivantes sont imprenables : Sandiara, Nguéniène, Saly, Ngaparou, Sindia, Malicounda, Mbour, Sessène, Ndiaganiao, Popenguine, Ndiass et Fissel.

Mbour est malade de ses responsables qui s’entre-déchirent constamment. Le Pds est l’ennemi du Pds dans ce fief naturellement difficile du fait de l’affection qu’ont les populations à l’endroit de leurs fils : Léopold Sédar Senghor et Ousmane Tanor Dieng.

Les responsables locaux sont incapables dans leur écrasante majorité de renverser la tendance. En dehors des députés Khadim Tabet et Omar Sy qui assistent leur clientèle politique, les autres élus sont abonnés absents dans les localités où ils sont plébiscités.

Ainsi Ndiaganiao, avec 02 Députés, un Sénateur de surcroît président du Groupe libéral, n’a pas pu résister à la déferlante de Benno le 22 mars dernier. Les populations ont fini de crier leur regret d’élire des concitoyens plus enclins d’apparaître à la télévision qu’à aider à résoudre leurs maux : pénurie d’eau, coupures répétitives d’électricité, coût élevé de la vie, la tyrannie de la culture de l’arachide…

Sessène a tourné le dos au Sopi. Pourtant cette collectivité était l’une des rares gagnées par le Sopi en mai 2002. Le vieux Sénateur Adama Diakhaté n’a pas pu limiter les dégâts aux dernières locales.

Le patron de la Fédération, Joseph Ndong est décrié de partout, ajouté au fait qu’il ne peut même pas gagner dans son propre fief où il est régulièrement humilié. Me Wade, en bête politique a compris ces difficultés et de façon récurrente, tente à chaque fois d’améliorer la situation politique à Mbour, en renouvelant son personnel politique. Ainsi, sous Idrissa Seck, Youssou Diagne, ancien président de l’Assemblée nationale a tenté de redresser la pente mais en vain. Avec Macky Sall, Sophie Gladima Siby qui avait remplacé Joseph Ndong aux Postes et Télécommunications, n’a pas eu le temps de déployer sa stratégie, qu’elle est partie avec le maire de Fatick à l’Apr.

Dans cette même dynamique, est choisie Mme Thérèse Coumba Diop, ingénieur des transports maritimes de formation, ancienne directrice de Trademar et native de Joal. Cette battante entrée dans la politique par le mouvement de la Génération du concret, a été très visible lors de la dernière visite de Me Wade à Joal pendant les locales de mars 2009 ; Conseillère municipale à Joal-Fadiouth, son apport a été décisif dans l’unification des forces du Sopi. Dans toutes les autres localités, la Gc a fait cavalier seul sauf dans la commune de Joal Fadiouth. Cette femme a une grande capacité d’écoute. Elle est posée comme en atteste sa dernière et brillante prestation devant les députés qui n’ont pas manqué de la féliciter au terme du vote du budget de son ministère qu’elle conduit avec une maestria certaine. De plus, selon ses concitoyens, Thérèse Coumba Diop est un bourreau de la demande sociale. Pendant le Ramadan, bien qu’étant de confession chrétienne, elle a monté au créneau pour inonder les localités du département en «Soukaru Koor». Sa démarche de proximité permettra dès lors de répondre à une série de questions stratégiques demeurées irrésolues. Elle négocie bien le problème de la transition dans la Fédération malgré l’ostracisme et l’inélégance de certains leaders contestés historiques du Pds qui ont boycotté sa manifestation de soutien à la candidature de Me Abdoulaye Wade en 2012. Seul, Khadim Tabet, le plus grand mobilisateur libéral dans le département était à ses côtés ce jour. Les conséquences en à tirer quant à l’attitude de certains leaders locaux, Thérèse Coumba Diop est dans une jungle politique où seule sa détermination, son ancrage, son abnégation à élargir davantage les rangs lui seront utiles pour transcender cet épiphénomène. La cohabitation au Pds est difficile surtout si l’on bénéficie d’une position confortable pour mener les batailles futures. Elle part déjà favorite avec ses charges administratives l’emmenant à siéger au Conseil des ministres avec le maître du jeu. La jonction «Khadim Tabet/Thérèse Coumba Diop» est intéressante pour la survie du Sopi dans le département de Mbour.

Source : La Voix Plus