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Monday 01 September, 2025
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Finances publiques : Thierno Alassane Sall interpelle sur l’usage de 1694 milliards

Auteur: Moustapha TOUMBOU

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Les chiffres ne mentent pas, mais ils inquiètent. Du 3 mai 2024 au 30 mai 2025, le Sénégal a levé 1?694 milliards de francs CFA à travers 70 émissions de titres publics sur le marché régional de l’UEMOA. Une stratégie de financement qui interroge dans l’hémicycle où le député Thierno Alassane Sall, qui s’est appuyé sur les données officielles publiées par l’Agence UMOA-Titres, a adressé une question écrite au ministre des finances et du budget Cheikh Diba afin d’y voir plus clair.
Dans sa lettre, il indique que les Bons Assimilables du Trésor (BAT) -outils à court terme- ont été sollicités à 31 reprises. Quant aux Obligations Assimilables du Trésor (OAT), le député précise qu’elles ont connu 39 émissions. « Une orientation privilégiée vers le financement du fonctionnement courant de l’État, au détriment des investissements structurants », estime-t-il.
Plus loin, l’élu ajoute qu’en 2025, plus précisément entre janvier et mai, le Gouvernement aurait procédé à 35 émissions, soit autant que durant les huit mois précédents. 960 milliards de francs CFA ont été mobilisés en cinq mois soit beaucoup plus que les 734 milliards réunis en 2024. Le mois de mai 2025 à lui seul, ajoute-t-il, culmine à 499,9 milliards.
Or, parmi ces 35 opérations, 24 prennent la forme d’OAT. « Une tendance persistante à recourir à la dette à moyen ou long terme pour couvrir des dépenses de fonctionnement », alerte le député.
Autre ombre au tableau, les conditions financières. Taux d’intérêt élevés, maturités resserrées, recours accentué aux marchés internes… autant de facteurs qui : « ce qui accroît le risque de refinancement et aggrave la vulnérabilité budgétaire», ajoute TAS.
Face à cette dynamique, Thierno Alassane Sall interroge. Il demande la le niveau exact de la dette publique depuis le 1er janvier 2024, par type d’emprunt et par créancier. Il réclame également des précisions sur les critères économiques ou stratégiques ayant conduit au recours répété à des emprunts à « taux élevés et à maturités courtes, alors que des financements concessionnels semblent disponibles à des conditions plus avantageuses ». Toujours sur ses montants levés, il demande que la lumière soit faite sur leurs utilisations.
Enfin, l’ancien ministre demande les actions prévues par le régime pour mettre un coup d’arrêt à la « dynamique d’endettement » dans le but de garantir « garantir la soutenabilité, améliorer la gouvernance de la dette publique, et assurer la publication régulière, complète et dans les délais des documents budgétaires, notamment les rapports d’exécution trimestriel ».
Auteur: Moustapha TOUMBOU

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