Jusqu’à 11 heures, les auditions annoncées n’avaient pas démarré. Mais le ballet des personnes citées dans l’enquête sur les sociétés fictives d’Idrissa Seck devrait se poursuivre ce vendredi à la Division des investigations criminelles (Dic) dont les locaux se situent à la rue Carde, au centre-ville de Dakar. Le pouvoir est en effet de procéder aux derniers réglages pour voir quelle ligne il devra adopter dans cette affaire. Etant entendu qu’on est en période préélectorale.
De bonne source, le ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom a donné un coup de pouce aux limiers de la Division des investigations criminelles (Dic) dans la nouvelle tournure qu’a prise cette affaire. On nous apprend en effet que c’est lui qui a été à l’origine du durcissement de la ligne des enquêteurs. Ibrahima Touré étant un maillon essentiel dans cette affaire, le ministre de l’intérieur n’a pas hésité à le faire placer en garde-à-vue pour espérer le déférer aujourd’hui même.
Mais le plan du premier des flics n’a pas l’assentiment de tous au sommet du pouvoir où l’on s’interroge sur l’opportunité d’arrêter Idrissa Seck à trois mois des élections législatives et présidentielle. Ainsi, des voix discordantes, dont celle du ministre de la Justice, se sont signalées du côté du pouvoir. Et selon nos sources, l’on reproche au ministre de l’Intérieur de faire dans une gestion presque solitaire d’un dossier estampillé sensible. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’Ibrahima Touré dit « Ito » soit placé seulement en garde-à-vue alors qu’à un moment, il était plutôt question de le déférer au Parquet. Le procureur et donc le ministre de la Justice hésiterait à passer à la vitesse supérieur.
Cheikh Tidiane Sy en personne a d’ailleurs été cité dans le dossier pour être actionnaire de la société qui attire le plus la curiosité des policiers enquêteurs : l’Agc. Cette société montée officiellement pour faire dans la consultance aurait reçu d’importantes quantités d’argent depuis 2000. On parle de près d’un milliard trois cent millions de francs Cfa. Déclarations faites selon des sources policières par "Ito" en personne.
Malgré les révélations d’Ibrahima Touré dit « Ito » qui, dès le départ a déclaré n’avoir rien à cacher, la Police bute toujours sur les preuves de blanchiment d’argent. Selon nos sources, aucune pièce matérielle ne vient conforter les soupçons des enquêteurs. Ni l’audition de la notaire Me Nafissatou Diop Cissé chez qui la société a été déclarée, ni celle d’Oumar Diouf qui a assuré la gérance d’Acg, encore moins l’interrogatoire de l’ancien ministre Opa Ndiaye actionnaire ne permettent encore d’établir le délit de blanchiment d’argent supposé issu des fonds politiques. Comme pour les Chantiers de Thiès et les fonds politiques, l’enquête bloque encore sur les preuves précises qu’Idrissa Seck aurait utilisées sa position de directeur de cabinet de Me Wade ou de Premier ministre pour s’adonner à des activités de blanchiment d’argent. Toute la question est de savoir si le Parquet, malgré la faiblesse du dossier, prendra le risque de faire inculper et placer sous mandat de dépôt Ibrahima Touré dit « Ito ». Ce qui, à coup sûr, mènerait directement vers Idrissa Seck.
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