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Politique

Jean-Paul DIAS (Premier secrétaire du Bcg) : ‘Le drame, c’est que la parole de Wade n’a aucune valeur’

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Jean-Paul DIAS (Premier secrétaire du Bcg) : ‘Le drame, c’est que la parole de Wade n’a aucune valeur’

Que le président de la République ait démenti la rumeur selon laquelle il n'y aurait pas de second tour à la présidentielle importe peu, pour Jean-Paul Dias. La raison est simple : la parole de Wade n'a aucune valeur, selon le premier secrétaire du Bcg qui, dans la seconde partie de l'entretien qu'il nous a accordé à Paris, est revenu aussi sur la situation politique et sociale délétère ainsi que le départ par vagues, à bord d'embarcations de fortune, de jeunes sénégalais à la recherche de l'Eldorado du côté des Iles Canaries.

Wal Fadjri : Plus l'élection présidentielle se rapproche, plus les rumeurs se multiplient. Ainsi de celle portant suppression du second tour, avant qu'une autre n'avance un second tour avec quatre candidats. Le président de la République a démenti. Etes-vous rassuré ?

Jean-Paul Dias : De toutes les façons, la parole d’Abdoulaye Wade n’a aucune valeur. Que je sache, le démenti ne concerne que la non suppression du deuxième tour. Nous verrons. Pour les quatre candidats au deuxième tour, il faut bien dire que cela n’est pas possible. Ce n’est pas normal. J’ai vu des gens essayer de se gausser en disant, peut-être, que le président Wade sait qu’il sera quatrième au second tour, mais cela ne me fait pas rire. Cela fait partie de cette pagaille qu’il veut organiser, qui risque d’amener l’armée à prendre le pouvoir. Ce n’est pas une hypothèse d’école. La question, c’est que le second tour est un écrémage. Ensuite, il y a en deux qui compétissent définitivement. Ce sont des règles universelles qu’il faut respecter. Sur cette question, je n’ai pas encore de certitude. Tout cela montre que Wade est quelqu’un qui change les règles du jeu pendant le jeu parce que nous sommes pendant le jeu. C’est pourquoi je ne comprends pas les raisons pour lesquelles la motion de censure qui avait été envisagée par les uns et les autres, n'ait pas été déposée. Il faut créer des débats politiques pour que l’on puisse avoir des réponses claires. Le drame, c’est que la parole de Wade n’a aucune sorte de valeur.

Wal Fadjri : Pour d'aucuns, si le président Wade prend unilatéralement certaines décisions, c’est parce que l’opposition ne met pas suffisamment de pression sur lui. Partagez-vous cet avis ?

Jean-Paul Dias : L’opposition fait son devoir qui est d’éveiller le peuple. Mais les attitudes de pression sont celles du peuple. Lorsqu’il y a eu le Contrat de premier embauche (Cpe) qui précarisait l’emploi, des jeunes sont sortis des écoles. Quels sont les partis politiques qui ont réagi ? C’est le peuple des étudiants, des élèves, des parents d’élèves, c’est le peuple français qui a réagi et qui a amené le gouvernement à reculer. Le deuxième exemple, c'est lorsqu’il avait été décidé qu’au 30 juin prochain, des enfants dits sans papiers seraient expulsés avec leurs parents. Quel est le parti politique qui a manifesté ? C’est le peuple français, les enseignants, la société civile et les autres qui ont décidé d’aller contrer la loi en cachant les enfants. C’est qui a fait reculer le gouvernement. Dans cette affaire-là, c’est le peuple sénégalais qui doit se lever. Lorsque Wade abuse, il faut que le peuple se dresse. Je vous renvoie à ce qui s’est passé au Népal, en Ukraine. Il faut que le peuple du Sénégal comprenne que c’est lui le souverain. Nous ne sommes que des leaders d’opinion et nous éclairons le peuple. Mais il y a des moments où c’est le peuple qui doit agir et réagir. Je renvoie donc la balle à l’ensemble du Sénégal.

Wal Fadjri : Pensez-vous que le peuple ne se constitue pas suffisamment en bouclier humain, selon votre expression, pour amener le président de la République à respecter certains de ses engagements ?

Jean-Paul Dias : Vous évoquez l’histoire du bouclier humain. Lorsque nous avions décidé de le faire face à la Dic, cela a eu un succès. Je peux vous dire qu’il n’y aura plus de Dic face à qui que ce soit. Mais c’étaient les partis politiques, mais nous n'étions pas les seuls. Il y a des passants qui sont venus ainsi que des éléments du peuple. Peut-être que ce sont les partis politiques qui devraient lancer les mots d’ordre. Je peux l’accepter. Mais c’est le peuple qui doit se dresser pour empêcher les dérives dictatoriales.

Wal Fadjri : La situation politique sénégalaise est délétère. Et l’affrontement entre les militants de Mamoune Niasse et ceux du Pds rangés derrière le Premier ministre Macky Sall en est une illustration. N’avez-vous pas peur de la situation du pays ?

Jean-Paul Dias : Je n’ai pas peur, mais je suis inquiet et préoccupé. C’est pourquoi je tire la sonnette d’alarme. Maintenant que le parti au pouvoir a beaucoup d’argent, il peut se payer des nervis et se donner en spectacle en essayant d’empêcher d’autres d’avoir des activités normales. C’est ce qui est scandaleux. C’est là où, également, la justice m’inquiète. Dans cette affaire, les partisans de Mamoune Niasse sont arrêtés et jugés tandis que ceux de l’autre côté ont été libérés. C’est deux poids deux mesures. La justice doit faire attention à ces genres d’attitude. Nous avons combattu la Dic, nous avons réussi. Personnellement, j’envisage de rencontrer le bureau de l’Union des magistrats. Il y a un certain nombre de vérités que je vais leur dire. Je ne les dirai pas publiquement pour le moment, en espérant qu’ils pourront avoir de l’influence sur leurs collègues. Mais si cela continue, le peuple sera obligé de se défendre. On ne peut pas subir l’arbitraire, le bon vouloir de gens qui sont aux ordres. C’est inacceptable. Même le parquet ne devrait pas se permettre d’accepter d’être aux ordres. Nous avons des leçons dans le passé où les gens du parquet ont refusé d’être aux ordres. Le président Isaac Foster qui était un paquetier, a refusé d’être aux ordres, le président Assane Bassirou Diouf aussi. Cela a valu à ce dernier, d’ailleurs, l’exil comme ambassadeur. Il y en a d’autres. Il faut refuser de faire n’importe quoi. Même quand le parquet dit des bêtises, les juges du siège doivent sauver l’honneur de la justice. Cette affaire ramène au-devant de la scène la justice qui se mêle de choses qui ne la regardent pas. Lorsque le Conseil constitutionnel est saisi par l’opposition de problèmes qui concernent le débat politique et qui sont des problèmes de droit, il dit toujours qu’il est incompétent. Alors, je demande aux juges du siège de se déclarer incompétents quand on leur amène des affaires de cette nature. Quand ils le feront une ou deux fois, le pouvoir politique réfléchira peut-être deux fois.

Wal Fadjri : A côté de cette situation politique délétère, il y a la situation sociale préoccupante avec cette masse de jeunes qui tentent l’aventure vers l’Espagne. Comment expliquez-vous cette soudaine immigration massive de jeunes sénégalais ?

Jean-Paul Dias : Je voudrais d’abord m’incliner devant la mémoire de ceux qui ont pu perdre la vie dans cette aventure. Je voudrais aussi me féliciter du courage des jeunes gens, et même des femmes parce qu’aller dans cette aventure, c’est faire preuve de courage. Je voudrais aussi me féliciter de l’intelligence des piroguiers qui, grâce à des techniques modernes, peuvent quitter les côtes du Sénégal et se rendre aux îles Canaries sans se perdre. Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu d’accidents, mais fondamentalement, ils ne se sont pas perdus et sont arrivés là où ils voulaient accoster. Même s’ils ont utilisé des moyens modernes, c’est la preuve qu’on a de bons marins. Voilà un peuple où les gens sont courageux et intelligents. Des femmes sont parties avec même des bébés. Nos marins (les clandestins, Ndlr) ont compris que les Iles Canaries sont à 1 500 km de nos côtes alors qu’ils avaient l’habitude d’aller pêcher jusqu’en Sierra Leone. Ils avaient découvert qu’une fois en place, ils n’étaient pas expulsés. Pour revenir à votre question, comme l’a indiqué l’ancien directeur du Fnpj, c’est la preuve de l’échec de la politique de jeunesse et d’emploi de Wade. Il a pensé que c’était malin de se rattraper en cassant du sucre sur le dos de son ministre, cela n’a pas empêché qu’il soit viré. De toutes les façons, c’est la vérité. Mais ce n’est pas que Wade qui a échoué. Ce sont tous ceux qui mettent en œuvre sa politique. Je pense que c’est le désespoir qui poussent les gens dans cette aventure. Ce qu’il faut, c’est avoir au Sénégal des gens sérieux à la tête de l’Etat pour mettre en place des politiques sérieuses et efficaces. Par exemple, le Fnpj prête de l’argent et personne ne rembourse, c’est parce que l’argent est prêté à la clientèle politique. On n’a pas prêté à Paul ou à Massamba qui sont des jeunes qui ont des projets ou à un groupe de jeunes qui a un projet. L’immigration clandestine massive est une affaire extrêmement grave qui ne s’est jamais produite au Sénégal. Des gens ont essayé de trafiquer des visas, une ou deux personnes sont entrées dans les trains d’atterrissage d’avions, des gens ont traversé le désert. Maintenant, voilà des gens aller à l’assaut de la haute mer. Arrivés sur place, ils sont applaudis et accueillis par le peuple espagnol. Je trouve cela admirable, même si je ne suis pas d’accord à ce que le peuple en arrive là. Nous devrons avoir l’ambition de faire travailler notre jeunesse dans notre pays pour qu’un jour, les Sénégalais puissent venir en France sans visa et rentrer chez eux. Je voudrais vous indiquer qu’en 1968, j’ai été stagiaire au Consulat du Sénégal à Paris. A cette époque-là, il valait mieux être Sénégalais à Paris qu’être Espagnol, Italien ou Portugais parce que ceux-là avaient besoin de visa, de carte de séjour et vivaient dans des conditions impossibles en France. Alors que le Sénégalais n’avait pas besoin de visa et n’était pas soumis à la carte de séjour. Qu’est-ce que nous avons fait pour perdre tout cela ? C’est parce que lorsque l’Union européenne a aidé l’Espagne et le Portugal à se développer, l’argent a effectivement servi à cela. Tandis que lorsque nous recevons de l’argent pour se développer, il est détourné et envoyé hors du pays. Résultats des courses, nous restons sous-développé et pauvre offrant à notre jeunesse qu’une seule alternative : celle du danger et de la mort. Ils disent qu’ils vont recommencer. C’est la preuve que Wade a échoué dans ce domaine et dans bien d’autres. C’est pourquoi aussi il doit céder la main pour que d’autres viennent. Il est temps que le Sénégal ait des dirigeants sérieux. C’est très important !

Wal Fadjri : Pourtant, le président prône comme une des solutions le retour à l’agriculture avec le projet Reva.

Jean-Paul Dias : Les jeunes disent qu’ils n’en veulent pas. D’ailleurs, c’est un projet qui n’est même pas étudié. C’est un slogan. Wade rêve dans son Reva. Mais il peut continuer à rêver. Il faut une autre imagination, une autre intelligence pour diriger le pays.

Wal Fadjri : On constate qu’une fois que ceux qui ont tenté l’aventure sont rapatriés, ils sont envoyés au tribunal. Est-ce que c’est la bonne solution ?

Jean-Paul Dias : C’est la pire des solutions. Au moins pour ceux qui ont essayé d’immigrer. On peut discuter du cas des passeurs. Quand ils ont été rapatriés, il fallait les encadrer, les écouter et tirer des conclusions générales et agir en politique. Les assistants sociaux avaient dit que ce n’est pas la police ni la justice qui était le domaine de ces immigrés rapatriés. Cela m’amène à demander aux juges et aux gens du parquet un peu plus d’intelligence dans ce qu’ils font. Comment des gens qui ont risqué leur vie, qui sont allés en haute mer, qui ont été ramenés, peuvent être envoyés en prison. C’est de l’inintelligence. Il ne faut pas appliquer bêtement les textes. Un texte ne vaut que dans un contexte précis. Je vous donne un exemple. Il y a deux ans environ, l’Assemblée nationale française a abrogé une loi qui était dans l’arsenal juridique français depuis des siècles. Cette loi interdisait aux femmes de porter le pantalon. Imaginons un instant qu’un procureur ou quelqu’un ait traduit en justice une femme qui portait le pantalon, vous croyez qu’un juge intelligent aurait dû appliquer cette loi ? Le juge aurait dit que le contexte ne se prêtait pas à cela, car la loi est tombée en désuétude. Je ne parle pas des passeurs, mais ceux qui sont rapatriés, n’auraient jamais dû être condamnés, même à des peines de sursis.

Wal Fadjri : Que pensez-vous de l’immigration choisie ?

Jean-Paul Dias : Cette loi va subir des amendements au Sénat. Personnellement, lorsque j’en aurai l’occasion, puisque je l’ai connu quand il était maire de Neuilly, j’en parlerai avec le ministre d’Etat Nicolas Sarkhozy, qui fait partie de mes amis. Cependant, il m’est difficile de porter un jugement sur la décision d’un pays souverain d’organiser son arsenal juridique dans tel ou tel domaine. Il nous appartient de travailler de telle sorte que nous n’ayons pas besoin d’aller immigrer surtout dans des conditions difficiles. La France a besoin de main-d’œuvre dans beaucoup de domaines. Qu’est-ce qui nous empêche de négocier de gouvernement à gouvernement pour que les gens viennent pour un certain nombre d’années pour rentrer au Sénégal. Nous sommes plus aptes à offrir des infirmières et des infirmiers qualifiés que l’Espagne qui a envoyé des infirmiers qui ne parlaient même pas le français. (…).

Wal Fadjri : D’ailleurs le président de la République parle de contrat décennal. Vous paraît-il pertinent ?

Jean-Paul Dias : Je vous ai dit tout à l’heure que dans le plan Reva, Wade est en train de rêver. C’est pareil avec ce contrat décennal. D’ailleurs, c’est du réchauffé. Ce contrat a déjà existé dans le temps. On l’appelait engagement décennal qui n’a rien donné. Pourquoi quelqu’un va aller faire ses études en France ou ailleurs pour revenir chercher du travail dans un pays où il n’en trouvera pas ? Il ne le fera pas. La voie est ailleurs et nous le dirons pendant les élections.

Wal Fadjri : Mais le président dit que le Sénégal frappe à la porte des pays émergents, qu’il a une croissance de 5 à 6 %. Pourquoi subitement ce malaise social ?

Jean-Paul Dias : Vous savez bien qu’il dit n’importe quoi. Il doit être dans un autre pays. Nous sommes au Sénégal. Mais la réponse, c’est celle de ces pagayeurs-là, qui prennent des risques. Le Sénégal n’est pas émergent. C’est faux ! Il ne faut pas faire de la propagande. C’est sérieux ce que nous vivons. Il faut admettre que cela ne va pas et avoir des idées créatrices. Il faut faire preuve de ce que Senghor appelait l’imagination créative. Ce qu’il faut, c’est d’abord baisser fortement le coût de la vie de sorte que, lorsque quelqu’un a dans la main une certaine somme d’argent, elle ait un sens. Pour cela, il fait baisser le prix des denrées de première nécessité et de certains matériaux de construction. Deuxièmement, il faut lancer des programmes et des projets porteurs. Par exemple, le Fnpj est un échec, mais l’idée en elle-même n’est pas mauvaise. Des milliards ont été injectés dans le pays sans retour. Dans le même temps, les mutuelles d’épargne marchent parce que c’est sérieux. Quand on politise ces programmes de cette nature, on tombe forcément sur des résultats négatifs.

Wal Fadjri : Parlons de l’affaire des chantiers de l’Anoci. Ne pensez-vous pas que cette affaire est un remake de celle de Thiès ?

Jean-Paul Dias : Non ! L’affaire des chantiers de l’Anoci est une affaire de copains et de coquins qui prouvent que, quand ils se dénoncent entre eux, il y a un malaise. Elle révèle qu’il y a un groupe de gens qui sont inaptes pour diriger le Sénégal. D’ailleurs, c’est une affaire qui ne m’intéresse pas. Je la lis comme un fait divers, comme un Vaudeville. Mais il n’y a jamais de fumée sans feu.

Wal Fadjri : Revenons sur vous-même pour terminer. Comment vivez-vous votre liberté provisoire ?

Jean-Paul Dias : (Il coupe…). Je suis en liberté totale. Je ne reconnais aucune sorte de liberté provisoire. Mes avocats qui sont des techniciens ont une mission. Nous nous sommes donné des délais. Après, nous verrons. Mais je suis en liberté totale (il insiste, Ndlr). Cette affaire est derrière moi. Il est hors de question que j’y revienne. Du point de vue purement légal, judiciaire, j’ai des avocats. Je ne peux pas les avoir appelés à moi et puis me désintéresser de ce qu’ils peuvent faire ou de ce qu’ils souhaitent faire. Ils ont donc carte blanche pour ce qu’ils ont à faire. Mais il y a très longtemps que je suis en liberté totale. D’ailleurs, depuis que j’étais en prison, j’étais en liberté parce que, dans ma tête, j’étais en liberté. J’étais simplement en résidence bord de mer (rires…).

Wal Fadjri : Vous avez dit au début de l’entretien que vous avez été libéré par la pression au Sénégal et à l’extérieur. Vous aviez dit aussi qu’il y avait eu d’autres canaux à l’étranger. Quels sont ces canaux ?

Jean-Paul Dias : Je ne dirai pas ces canaux. C’est normal. Je les garde pour moi. Si ce sera nécessaire pour une autre fois, on les utilisera.

Wal Fadjri : Vous avez dit également que le ministre d’Etat Nicolas Sarkozy est votre ami. A-t-il joué un rôle dans votre libération ?

Jean-Paul Dias : Les choses privées sont des choses privées. (rires).

(Correspondant permanent à Paris)



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