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Pêche artisanale : Le Ghana montre la voie, le Sénégal interpellé

Auteur: Ndeye Astou Konaté

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Pêche artisanale : Le Ghana montre la voie, le Sénégal interpellé

Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a promulgué la loi n°1146 interdisant toute activité de pêche industrielle à moins de 12 miles nautiques dans la Zone économique exclusive (ZEE) du Ghana. Une décision historique qui vise à protéger la pêche artisanale et les millions de personnes qui en dépendent dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Cette réforme, saluée comme un acte de bonne gouvernance, suscite un vif intérêt dans la sous-région, notamment au Sénégal où la pêche occupe une place centrale dans l’économie et la sécurité alimentaire. Plusieurs médias sénégalais (Seneweb, "Le Soleil", "Lii Quotidien", IGFM…) ont relayé cette initiative, la considérant comme un modèle à suivre.

Dans un communiqué conjoint, l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (UNAPAS) et la Plateforme des acteurs de la pêche artisanale du Sénégal (PAPAS) ont salué la décision du Ghana tout en appelant les autorités sénégalaises à lui emboîter le pas.

« Il est temps que les autorités respectent leurs engagements tenus lors des campagnes électorales passées, en repoussant les bateaux à 12 miles comme promis », déclare Macoumba Dièye, président de l’UNAPAS.

Même son de cloche du côté de Mamadou Sarr, président de la PAPAS, qui insiste :« Les pêcheurs artisanaux et les communautés côtières doivent être protégés et soutenus pour continuer à nourrir les populations et contribuer à la souveraineté alimentaire nationale. »

La loi sénégalaise 2015-18 portant Code de la pêche est en révision depuis plus de deux ans. L’UNAPAS et la PAPAS rappellent que l’élargissement de la zone réservée à la pêche artisanale, de 6 à 12 miles, doit figurer parmi les priorités de cette réforme. Elles réclament également l’audit du pavillon de pêche sénégalais et la publication de ses résultats ; de nouvelles mesures de protection des ressources halieutiques et une meilleure représentation des acteurs de la pêche artisanale dans la révision du code.

Le contraste est saisissant : au Ghana, trois mois seulement se sont écoulés, entre l’annonce de la réforme, son adoption par le Parlement et sa promulgation par le président. Au Sénégal, les discussions s’éternisent, alors que la pression sur les ressources halieutiques s’aggrave.

Pour les organisations de pêcheurs, il est urgent que l’État passe de la parole aux actes et repousse les navires industriels au-delà des 12 miles. Seule une telle décision permettrait de sortir le secteur de la crise qu’il traverse et de redonner espoir aux milliers de familles qui vivent de la pêche artisanale, de Saint-Louis au Cap Skirring.

Auteur: Ndeye Astou Konaté

Commentaires (2)

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    Manaam il y a 1 jour

    Nos pêcheurs sont les premiers à détruire l'écosystème marin.
    Ils pêchent n'importe comment et n'importe où, ils polluent la mer en y jetant des filets, des plastiques, ....
    Il faut vraiment former nos pêcheurs à respecter leur outil de travail.

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    Luimeme il y a 1 jour

    Le problème au sénégal, ce n'est pas les bateaux industriels mais les piroguiers sénégalais eux même.

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