Wade est formel. Il a décidé de diminuer le salaire du président de la République, des ministres, des directeurs généraux et fonctionnaires sénégalais sans préciser de quels agents de la fonction publique il s’agit. Cette proposition de loi qui sera soumise à l’assemblée intervient au moment où le pouvoir d’achat du « gorgorlou » s’effrite de jour en jour. Ces couches sociales sous des angles différents réclament une augmentation de salaire. À chaque fois qu’une opportunité leur est donnée, elles mettent au goût du jour cette sempiternelle revendication. La dernière illustration nous a été servie hier par la Cnts/ Fc de Cheikh Diop dont les accointances avec le régime de l’alternance sont connues de tous. Cette centrale lors d’un point de presse tenue hier dans ses locaux a demandé à l’ État de hausser les salaires. C’est dire que le malaise est réel.L’ État envisage solution que de contribuer à ôter aux fonctionnaires le pain de la bouche par une diminution de salaire. Cette volonté exprimée par Me Wade illustre à merveille que le pouvoir en place traverse une mauvaise passe. Diminuer le salaire du président de la République, des ministres et des directeurs généraux à priori rencontre l’adhésion populaire. Les Sénégalais se sont toujours plaints des énormes avantages détenus par cette catégorie de Sénégalais. À cela, s’ajoutent le train de vie de l’ État très élevé et ces institutions budgétivores comme le Sénat et le futur Conseil Économique et Social.
Tout ceci est difficilement supportable par le contribuable sénégalais ballotté qu’il par une spirale inflationniste. À l’ heure où les couches moyennes n’arrivent pas avec leur pouvoir d’achat à satisfaire leur minimum vital, vouloir leur imposer une baisse de salaire me paraît un jeu périlleux pour le gouvernement en place. Nul doute que tous les fronts dormants vont se réveiller pour faire face à cette mesure. Déjà des voix s’élèvent. Le réchauffement du terrain social semble imminent.
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