LEGISLATIVES DE JUIN - Abdoulaye Makhtar Diop prédit une Assemblée avec 140 députés du Pds

Invité de l’émission dominicale le "Grand jury" diffusée par la radio privée dakaroise Rfm, l’ancien ministre socialiste Abdoulaye Makhtar Diop, par ailleurs secrétaire général du parti des Surs dit n’avoir pas du tout partagé la décision de boycott des législatives prise par 12 partis de l’opposition dite significative.

PAR NETTALI

"Le boycott n’est pas une bonne chose pour ces partis", soutient Abdoulaye Makhtar Diop qui trouve qu’il est même dangereux de laisser la vie parlementaire au seul Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Abdoulaye Wade. Selon lui, c’est d’autant plus dangereux que la vie parlementaire va baisser de qualité. Puisque, dit-il, toute l’opposition parlementaire est exclue de la prochaine législature. Abdoulaye Makhtar Diop va même plus loin en indiquant que c’est dangereux pour l’opposition dans la mesure où, dit-il, en cas de confrontation avec le pouvoir, les leaders de l’opposition n’auront pas d’immunité parlementaire. Pis, soutient-il, "il n’y aura plus d’élections majeures avant 2012". Même s’il souligne que les 15 listes déposées par les autres partis et coalition vont diminuer l’effet du boycott. Mais, s’empresse-t-il de préciser, "même s’il y a une forte représentation avec 15 listes, il n’y aura pas de représentativité. D’autant que les partis qui ont décidé de boycotter représentent au moins 40% de l’électorat, si l’on se fie aux résultats de la présidentielle du 25 février 2007. Suffisant pour que Abdoulaye Makhtar Diop prédise une Assemblée nationale avec 135 à 140 députés pour le Pds sur les 150 que comptera la prochaine législature. L’ancien ministre socialiste se dit d’ailleurs convaincu que les 14 autres listes qui feront face au Pds ne pourront même pas avoir un groupe parlementaire. Et, ce sera l’occasion, selon lui, de faire passer n’importe quelle loi. Car, soutient Abdoulaye Makhtar Diop, "nous avons une mauvaise Constitution". Et la transition est toute trouvée pour parler de la succession de Wade. Justement avant même de parler de succession, Abdoulaye Makhtar Diop soutient qu’ils ont tout faux ceux qui pensent que Wade ne peut pas se présenter en 2012. Selon lui, rien ne l’interdit. Et de s’étonner que les gens veuillent exclure Macky Sall de la succession de Wade. Pour Abdoulaye Makhtar Diop, "la succession de Wade est plus urgente au niveau du Parti démocratique sénégalais". Expliquant sa rupture avec la coalition Takku Defarate Sénégal que dirige Robert Sagna, maire de Ziguinchor, Abdoulaye Makhtar Diop avoue le problème s’est situé au niveau du classement sur la liste nationale. Le patron des Surs n’a pas du tout apprécie d’être devancé par des responsables comme Amath Cissé et Tété Diédhiou. Seulement, à l’en croire, il sentait venir cette rupture. Puisqu’il dit n’avoir jamais apprécié la fixation que Robert Sagna et ses amis se font sur Ousmane Tanor Dieng du Parti socialiste (Ps).