Recevant hier des militantes de Rewmi, Awa Guèye Kébé a consenti, pour la première fois depuis des mois, à s’expliquer sur le gel de ses activités dans la formation politique de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck dont elle est la vice-présidente. « L’objet de cette rencontre, c’était de recevoir un groupe de femmes politiques qui a toujours été à mes côtés pour m’accompagner dans ma marche politique, pour me témoigner de leur soutien, de leur attachement indéfectible. Naturellement que c’est un plaisir immense pour moi ». Poursuivant, elle indique : « Par devoir et par responsabilité, je dois leur expliquer les raisons qui ont prévalu à la suspension de mes activités politiques au niveau de ma formation. Je l’ai fait tout simplement parce qu’il y a un certain nombre de choses dans lesquelles je ne me retrouvais pas et j’avais besoin de faire un retrait politique pour mieux évaluer mon parcours, mais également étudier avec les gens qui sont avec moi quelles sont les perspectives, à court, moyen ou long terme. Ce que nous sommes en train de faire depuis des mois ». Au-delà de ces propos de circonstance, pour tenter de brouiller les pistes, des sources sûres et concordantes persistent sur le fait que Awa Guèye Kébé a rejoint le Parti démocratique sénégalais (Pds) avec armes et bagages. Et cela, révèlent nos interlocuteurs, malgré le fait que Idrissa Seck ait cherché il y a deux semaines à la ramener à la raison.
La véritable raison de la frustration de Mme la vice-présidente En effet, il lui a envoyé une délégation composée, entre autres, de Garmi Fall députée, Omar Guèye, président de la Communauté rurale de Sangalkam, Nafissatou Diop, notaire et une fille du défunt Serigne Mourtada Mbacké. Ces plénipotentiaires étaient chargés par le président de Rewmi de demander à sa vice-présidente ce qui se passait et ce qu’elle voulait. Mais ces derniers, toujours selon nos sources, sont repartis comme ils sont venus, c’est-à-dire sans que leur lanterne ne soit éclairée. Ce qui n’a fait qu’augmenter les suspicions à propos de son départ car, auparavant, Awa Guèye Kébé était également difficilement joignable, après avoir désactivé le numéro spécial que Idrissa Seck lui avait donné ; toute la direction de Rewmi a en effet des numéros sécurisés. Nos sources sont formelles sur les véritables raisons qui ont poussé Awa Guèye Kébé à quitter Idrissa Seck. Tout est parti, disent-elles, de la première audience que Wade a accordée à Idrissa Seck. Malgré la prépondérance des mains religieuses qui se sont fortement activées pour que les deux anciens compagnons de parti se reparlent de vive voix, Awa Guèye Kébé s’était également investie. Et n’a pas apprécié qu’au sortir de cette rencontre, Idrissa Seck ne lui ait rien dit. Et prenant très mal cela, Awa Guèye Kébé, comme nous l’écrivions d’ailleurs lors de la campagne électorale pour la présidentielle, avait pris ses distances, car elle n’avait plus confiance en Idrissa Seck. C’est ce qui a expliqué qu’elle ait brillé par son absence durant la campagne électorale. Sur un autre plan, Awa Guèye Kébé se révèle être une redoutable manœuvrière et se pose même en « jument de Troie » de Wade à Rewmi. Car, poursuivent nos sources, Awa Guèye Kébé est en train de ratisser large pour débaucher le maximum de responsables et militants rewmistes à verser au Pds. C’est dans ce sillage qu’elle tentait de chaperonner les courantistes – Abdou Silèye Kidiéra et compagnie – qui ont finalement pris leurs responsabilités pour annoncer leur retour au Pds. Awa Guèye Kébé est également en train de prendre langue avec des présidents de communautés rurales. Nos sources révèlent d’ailleurs que Awa Guèye Kébé, qui a reçu 200 millions de la part de Wade, part en réalité pour épauler Karim Wade, le leader de la Génération du concret.
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