Ousmane Tanor Dieng a saisi l’occasion du 60e anniversaire du Ps pour faire le bilan du régime libéral. Prononçant un discours à la Maison du parti, il a affirmé que Me Wade a échoué sur toute la ligne. Selon lui, si au plan économique, le régime a causé la faillite des entreprises, au plan moral, il a corrompu les valeurs.
Le libéralisme mondial vit des heures difficiles. Pour Ousmane Tanor Dieng, c’est tout simplement la mort de cette doctrine économique. Mais au Sénégal, il y a pire. Selon lui, ce qui tient lieu d’apparence au libéralisme n’existe plus depuis fort longtemps. Et si le pays va mal, c’est parce que le régime libéral a érigé comme méthode de gestion la médiocrité, l’improvisation et la corruption. D’ailleurs, ‘c’est ce qui explique que le gouvernement de Wade qui se veut le chantre du libéralisme ait passé plus de marchés de gré à gré, en huit ans, que ne l’a fait le Ps pendant quarante années de pouvoir’, a déclaré le secrétaire général du Ps à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des festivités marquant le 60e anniversaire de son parti, en présence de quelques leaders du Front Siggil Sénégal. Ainsi, pour Ousmane Tanor Dieng, le régime ‘tropicalo-affairiste’ de Wade a définitivement renoncé à l’efficacité économique en poussant les entreprises privées et les opérateurs économiques à la faillite et des milliers de jeunes à périr dans les océans. Mais, les ‘exploits’ de Wade ne se limitent pas à cela, d’après le numéro un socialiste. En effet, poursuit-il, le chef de l’Etat est le responsable de la paupérisation du monde rural et de la perte continue du pouvoir d’achat des populations.
Mais, ce sont surtout les ‘moqueries et les ruses’ du régime envers le peuple qui l’écœurent davantage. Car, ‘comment ne pas penser aux multiples campagnes agricoles manquées devant le cynisme du pouvoir libéral qui, saisissant au vol une bonne année pluviométrique, tente de présenter les premières estimations de récoltes comme l’illustration du succès retentissant de son offensive pour l’abondance’, s’est-il exclamé.
D’autre part, Tanor Dieng reste convaincu que Me Wade ignore les priorités. Car, selon lui, au lieu de régler les problèmes les plus urgents, ‘il met tout l’argent du pays dans des chantiers dérisoires, ridicules, mais surtout mal exécutés, faute d’études préalables sérieuses et une absence totale d’analyse d’impact et de transparence dans la passation des marchés’. Mais, à ses yeux, le pire est que ces travaux, ‘largement surfacturés’ ont détruit beaucoup de vies et transfiguré des destins.
D’après lui, ces travaux ont conduit aux sacrifices, sur l’autel d’une santé déficiente, des ventres vides sans espoir d’un futur meilleur. Ils ont aussi plombé beaucoup d’entreprises. Pis, pour le secrétaire général du Ps, les détournements organisés et commandités au plus haut niveau, et pudiquement baptisés ‘dépenses extrabudgétaires’ démontrent le peu d’estime et de considération dans lequel ce régime libéral tient le peuple. Sans compter les privations d’électricité, pourtant moteur de tout développement économique. Mais, il y a pire : le naufrage du Joola qui a été un des plus graves désastres de l’histoire maritime de l’humanité. Sous ce chapitre, ce qui désole le plus Ousmane Tanor Dieng, c’est que Wade n’ait pas pu tirer les conséquences de ce drame.
Au plan moral, Ousmane Tanor Dieng soutient que le régime libéral a corrompu la population. Ce qui fait que, selon lui, les vertus du cœur et d’esprit ne sont plus le trait le plus distinctif de notre pays, depuis son installation. ‘Des vertus du cœur, nous en avons perdu. A commencer par le courage d’être soi-même, le courage de s’opposer et de dire non. Des vertus de l’esprit, nous en avons été délestées, à force de populisme, de propagande et d’obscurantisme’, dit-il sans équivoque. C’est pourquoi, ‘partout, sur les visages des Sénégalais, nous lisons aisément le désespoir et le désarroi, la peur des lendemains et la crainte du pire, la violence réprimée et la colère contre eux-mêmes’. Car, pour lui, en dix ans, les libéraux ont détruit tous les acquis. Et, à force de promouvoir des médiocres, d’acheter et de récompenser des cupides et de blanchir les crimes de tout acabit, Wade a fait voler en éclats les valeurs.
… Tanor refuse de se résigner
Ousmane Tanor Dieng refuse de se résigner. Pour faire face au péril causé par le régime de Wade, il appelle les citoyens à ‘se lever comme un seul homme pour organiser la résistance et vaincre définitivement ce régime odieux. Et surtout ôter son ombre des yeux innocents de nos enfants, et abréger son cours des leçons d’histoire de nos petits-enfants’. Et il conclut en disant qu’il est prêt à se sacrifier pour évincer les libéraux du pouvoir. ‘Pour ma part, je voudrais vous dire sans ambages que je suis conscient, devant les malheurs de notre peuple et de sa spoliation organisée, qu’aucun sacrifice n’est de trop. C’est pourquoi, je donnerai tout pour la défense de notre pays’.
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