En dépit des « retrouvailles » entre l'ancien Premier ministre Idrissa Seck et Me Abdoulaye Wade, le directeur de campagne de ce dernier à la prochaine présidentielle a presque méprisé hier les questions des journalistes relatives à son prédécesseur à la Primature. Macky Sall a choisi de battre campagne avec les alliés traditionnels du Pds et la « nouvelle majorité présidentielle ».
« Les retrouvailles entre Me Wade et monsieur Idrissa Seck sont des questions qui ne me concernent pas. Il faut les poser aux concernés directement ». La sentence est de Macky Sall, à la fois Premier ministre, numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (Pds) et directeur de campagne du candidat Abdoulaye Wade à l'élection présidentielle. Autre révélation: « Je n'ai jamais assisté à aucun de leur entretien », a soutenu M. Sall. « Seule constante de notre formation politique, Me Wade est libre de prendre ces décisions, qui ne nous obligent pas quand même », a comme dit entre les lignes son actuel second. Même si son candidat à la présidentielle a, après un premier entretien de « près de quatre heures », blanchi M. Seck des « accusations » qui pesaient sur lui dans les chantiers de Thiès, qui lui ont voulu une mise en accusation par l'Assemblée nationale et une détention préventive de près de six mois, Macky Sall lui pense que seule la justice est habilitée à rendre un verdict sur les questions pendantes devant elle. Le numéro 2 du Pds semble quand même tolérer Modou Diagne Fada ; un autre libéral « égaré » à nouveau « béni » par son « père » Me Wade. Car M. Diagne est dans le directoire de campagne que dirige Macky Sall. Mais, même le Parti de vérité pour le développement de Serigne Modou Kara Mbacké, est mieux loti dans la machine de guerre du candidat Wade que les militants de « Waar-wi » de Modou Diagne Fada. Les « revenants » auprès de Me Wade laisseront-ils faire dans les faits ? Cette question qui revient sur bien des lèvres se précisera certainement au cours de la campagne électorale qui démarrera demain, et pendant vingt jours.
La bonne gouvernance, thème central de campagne
Pendant la campagne, la bonne gouvernance aura une place de choix dans le discours des libéraux. Parce que pour Macky Sall, elle est « une question centrale », qui « ne peut pas être éludée lorsque nous voulons aller vers un objectif d'émergence ». M. Sall, qui a fait part de la volonté des autorités au pouvoir de doter le Sénégal d'un « environnement d'affaires de classe internationale », a indiqué que « cela suppose qu'on doit davantage lutter contre la corruption, la concussion et la mal gouvernance. » Car, le directeur de campagne de Me Wade n'élude pas les « affaires » qui ont retenu l'attention des Sénégalais. A ce propos, soutient Macky, « nous avons nos affaires au Sénégal », mais « ce n'est pas le propre du Sénégal », a fait valoir Macky Sall, interrogé sur le fait que le mandat du président Abdoulaye Wade a été notamment marqué par des « scandales » financiers. Rappelons que Me Wade commencera sa campagne électorale à Mbacké, une commune située à quelques encablures de Touba, où réside le guide spirituel du candidat Me Wade. Mais, il est vrai que la religion vole assez parfois au secours de nos politiciens.
0 Commentaires
Participer à la Discussion